EADS : la France et l'Allemagne auront bien 12% chacun

06/12/2012 - 08:44 - Option Finance

(AOF) - Au terme de plusieurs semaines de spéculations, l'Elysée a communiqué mercredi soir les détails sur la restructuration du capital d'EADS, confirmant notamment que les droits de vote seront désormais de 12% pour la France, 12% pour l'Allemagne, et de 4% pour les Espagnols. Comme attendu, Daimler et Lagardère devaient céder prochainement leur participation de respectivement de 15% et 7,5%. La part du flottant du géant européen de l'aéronautique sera relevée de 49 à 70%. Les trois Etats doivent détenir ensemble moins de 30% du capital, contre plus de 50% actuellement, en raison d'un changement de la législation aux Pays-Bas, où la société est domiciliée. Pour respecter cette règle, Paris et Berlin s'attribuent chacun 12% du capital. L'Espagne détient, elle, 5,5% des actions depuis la fondation du groupe. Concrètement, l'Allemagne doit donc porter sa part de 1% à 12%, via la banque publique KfW, en rachetant des parts à Daimler et au fonds d'investissement allemand Dedalus. En revanche, la France qui possède 15 % des actions, devra en neutraliser 3% en les parquant dans une structure juridique néerlandaise sans droits de vote. Pour éviter un effondrement des cours quand ces titres seront mis sur le marché, EADS a annoncé aux analystes qu'un rachat d'actions par le groupe était possible, sans en préciser la taille.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Forte implantations dans les pays émergents (environ 50% de l'activité) et auprès de leurs compagnies aériennes ; - Succès commercial de l'A380 ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes ; - Retour de la distribution de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par l'ouverture de négocations en vue d'un projet de fusion avec le britannique BAE dans la Défense (opération jugée défensive, forts risques d'intégration, dilution de la dynamique d'Airbus dans le nouvel ensemble, risque de détournement de programmes complexes comme A350) ; - Déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé ; - Risques persistants sur le programme A350 XWB ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Secteur du transport aérien pénalisé par le durcissement des conditions de crédit ; - Activités Défense exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation des résultats d'EADS à ceux d'Airbus ; - Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires ; - Prévisions de livraisons d'avions = indicateur clé pour évaluer la santé des compagnies aériennes ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques. A suivre notamment ceux dans les pays émergents (en septembre en Chine et en novembre à Dubaï); - A suivre également le développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - A suivre, les négociations en cours avec BAE ainsi que le tour de table d'EADS et l'évolution du Directoire (sortie très probable à terme de Daimler et Lagardère). - A surveiller également les ambitions de la Chine dans l'aviation civile.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les grands avionneurs sont optimistes pour 2012 car ni le ralentissement économique mondial, ni la crise de la dette européenne, ni les incertitudes au Moyen Orient, ne suffisent à freiner la croissance du trafic aérien . La demande en nouveaux avions reste par conséquent toujours aussi forte, même si le financement des achats d'avions plus " écologiques " comme l'A320 NEO ou le B737 Max Boeing, reste assez difficile. Boeing a revu à la hausse ses prévisions du marché aéronautique à vingt ans. Il anticipe désormais la livraison de 34.000 nouveaux avions pour 4.500 milliards de dollars (3.600 milliards d'euros) sur la période. Jusqu'à présent il prévoyait plutôt 33.500 avions pour 4.000 milliards. L'avionneur américain table sur une croissance de 5% du trafic passagers mondial par an d'ici à 2030. Ces estimations sont partagées par Airbus. FTB/ACT/