THALES : L'Etat et Dassault peinent à choisir le successeur de Luc Vigneron (presse)

11/12/2012 - 08:17 - Option Finance

(AOF) - Selon latribune.fr qui cite des sources concordantes, le conseil d'administration de Thales, prévu le 13 décembre, a été repoussé au 20 décembre. L'Etat et Dassault Aviation n'ont pas encore trouvé un compromis sur le nom du successeur de Luc Vigneron, révèle le site internet. Le report d'une semaine permettra également d'obtenir le quorum pour prendre cette décision stratégique pour l'avenir du groupe. Latribune.fr évoque trois noms pour succéder à Luc Vigneron : l'ex-patron de Vivendi, Jean-Bernard Lévy et deux dirigeants du groupe électronique : Pascale Sourisse et Reynald Seznec, tous deux en charge chacun d'une partie du commerce international. La première a les faveurs de l'Etat, le second le soutien de Dassault Aviation. S'agissant de Pascale Sourisse, le patron de l'avionneur, Charles Edelstenne, n'en voudrait pas, croit savoir le site internet. Trop indépendante à son goût. "Il ne veut pas d'une Anne Lauvergeon dans la défense", avait-t-on précisé à latribune.fr fin octobre. De leur côté, les syndicats seraient réticents à l'arrivée de Reynald Seznec à la tête du groupe, considéré comme trop intransigeant lors de négociations salariales, notamment. L'intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGC de Thales avait à nouveau réclamé le départ du PDG Luc Vigneron et "la nomination rapide d'un nouveau patron pour le groupe". Thales "ne peut rester longtemps dans une situation où le corps social est totalement déstabilisé, le PDG isolé voire décrédibilisé, cela dans un contexte mouvant, tant sur les marchés que dans l'organisation de l'industrie de défense", écrit l'intersyndicale dans un tract distribué à tous les salariés la semaine dernière.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Actionnaire industriel de référence avec Dassault Aviation ; - Situation financière solide.

Les points faibles de la valeur

- Valeur sensible aux décisions politiques (Etat actionnaire à hauteur de 27%) ; - Exposition aux coupes budgétaires dans la Défense ; - Encore trop faiblement positionné aux Etats-Unis ; - Portefeuille d'activités jugé trop disparate avec certains métiers civils non stratégiques ; - Concurrence américaine de plus en plus forte sur les marchés export.

Comment suivre la valeur

- Valeur de restructuration ; - Valeur " dollar " ; - Sensibilité au secteur de l'aéronautique civil (20% du CA) ; - Sensibilité aux annonces des concurrents Finmeccanica et BAE Systems : - A suivre la consolidation du secteur, et notamment les conséquences du projet de fusion entre EADS et BAE.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les grands avionneurs sont optimistes pour 2012 car ni le ralentissement économique mondial, ni la crise de la dette européenne, ni les incertitudes au Moyen Orient, ne suffisent à freiner la croissance du trafic aérien . La demande en nouveaux avions reste par conséquent toujours aussi forte, même si le financement des achats d'avions plus " écologiques " comme l'A320 NEO ou le B737 Max Boeing, reste assez difficile. Boeing a revu à la hausse ses prévisions du marché aéronautique à vingt ans. Il anticipe désormais la livraison de 34.000 nouveaux avions pour 4.500 milliards de dollars (3.600 milliards d'euros) sur la période. Jusqu'à présent il prévoyait plutôt 33.500 avions pour 4.000 milliards. L'avionneur américain table sur une croissance de 5% du trafic passagers mondial par an d'ici à 2030. Ces estimations sont partagées par Airbus. FTB/ACT/