PEUGEOT : la CFDT propose les 32h à Poissy et Rennes pour sauver Aulnay

11/12/2012 - 08:37 - Option Finance

(AOF) - Après la CGT, c'est au tour de la CFDT de proposer ses pistes pour adoucir le rude plan social décidé par PSA cet automne. En jeu : le sauvetage de l'usine d'Aulnay et ses 3 000 CDI. Le site doit fermer d'ici 2014 et la moitié serait reclassée à Poissy, selon le programme du constructeur. La fédération métallurgie CFDT préconise notamment le passage aux 32 heures par semaine sur le site d'assemblage de Poissy (Yvelines) "pour accroître l'ouverture de postes pour des salariés d'Aulnay-sous-Bois". La fédération recommande également les 32 heures à Rennes, autre site lourdement touché par la restructuration avec 1 400 suppressions de postes prévues (sur 8 000 au total au niveau de la branche automobile de PSA Peugeot Citroën en France). Cette réduction du temps de travail se ferait en "attendant le rebond de production dû au renouvellement de la C5 et la 508", écrit dans son communiqué la CFDT. L'idée est de laisser les salaires au même niveau que les 35 heures, car quand on gagne 10% de temps de travail, cela veut dire 10% de licenciements en moins, donc on fait une première économie sur les licenciements", a déclaré à l'AFP Philippe Portier, secrétaire national de la fédération. Dans son communiqué, la CFDT rappelle "la responsabilité des actionnaires dont la politique financière conduit à dégrader encore plus fortement la santé de PSA et à réduire les marges de manoeuvre". "Ceux-ci doivent assumer leur responsabilité et mettre la main à la poche d'une façon aussi prompte qu'ils ont engrangé des dividendes et autres stock-options".

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Les points faibles de la valeur

- Succession d'erreurs stratégiques : segmentation de produits pris en tenaille entre le " low cost " et le haut de gamme et forte pression sur les prix sur le segment B, trop lente internationalisation, constructeur trop isolé ne partageant pas assez ses frais de R&D dans les moteurs et plateformes, plus de 3 milliards d'euros consacrés au rachat d'actions en un peu plus de 10 ans... - Problèmes structurels : surcapacité industrielle structurelle en Europe, des frais de R&D et de capex trop lourds en comparaison des volumes de ventes de véhicules trop faibles ; - Marché automobile européen en berne et devenu structurellement faible ; - Un des constructeurs les plus exposés au marché européen (environ 60% de volumes) ; - Risques d'exécution du plan de redressement en raison de la dégradation conjoncturelle et du caractère " politique " du dossier ; - Faible présence dans les pays émergents ; - Situation financière tendue ; - Doutes sur le développement de modèles communs avec GM ; - Alliance avec GM incitant les autres partenaires de PSA (BMW et Mitsubishi) à déliter leurs liens.

Comment suivre la valeur

- Valeur ultra-cyclique, dépendant directement de la conjoncture économique et du moral des ménages européens ; - A suivre le succès ou non du renouvellement de la 208 et le nouveau plan de restructuration ; - Synergies à dégager de l'alliance avec GM attendues au mieux en 2014 ; - Famille Peugeot réputée pour sa " prudence légendaire ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le nouveau gouvernement a présenté son plan pour soutenir la filière automobile française. L'achat de véhicules " verts " va être encouragé par le système de bonus-malus. Des mesures pour soutenir la trésorerie et l'investissement, en particulier des PME, vont être adoptées ainsi que des dispositions pour soutenir l'innovation et encourager la solidarité entre les entreprises pour préserver l'emploi. Une vague de restructurations pourrait intervenir parmi les constructeurs européens après la décision de PSA de supprimer 8.000 emplois en France. Aux Etats-Unis l'industrie se porte mieux après avoir mené des fermetures d'usines durant la crise de 2008/2009. Le taux moyen d'utilisation des capacités est actuellement de 88%, contre une moyenne européenne de 65% selon certains experts. FTB/ACT/