GDF SUEZ : Mestrallet ne devrait pas contester la hausse de 2,4% des tarifs du gaz

11/12/2012 - 10:07 - Option Finance

(AOF) - Gérard Mestrallet a laissé entendre qu'il ne contesterait pas la hausse de 2,4% des tarifs du gaz pour les ménages annoncée la veille par la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho. "Le compte y est presque", a déclaré le PDG de GDF Suez au micro de France Info. "En ce sens, cette hausse anticipe un tout petit peu la conclusion d'une négociation que nous avons avec un grand fournisseur de gaz international, mais que nous espérons bien conclure avant la fin de l'année." L'Etat compte sur les renégociations de contrats entre GDF Suez et ses fournisseurs pour permettre une modération des hausses des tarifs. GDF Suez a entrepris de renégocier dès cette année avec ses fournisseurs les prix de plus de la moitié de ses volumes d'achat à long terme. "Si cette négociation se conclut favorablement, ce que j'espère bien, à la fin de l'année les 2,4% correspondront effectivement à la répartition intégrale des coûts d'approvisionnement de GDF Suez", a-t-il ajouté. "Et si tel est le cas, nous ne ferons pas de contentieux." Pour rappel, le Conseil d'Etat avait suspendu fin novembre l'exécution d'un arrêté limitant à 2% la hausse des tarifs survenant fin septembre, contraignant l'Etat à annoncer pour le 1er janvier prochain une hausse supérieure pour mieux refléter l'augmentation des coûts de GDF Suez.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Bilan solide ; groupe à l'abri de cessions d'actifs dans l'urgence ou d'opérations de recapitalisation, point faible de beaucoup de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Forte dépendance à son marché domestique ; - Dossier politique : Etat actionnaire à hauteur de 36% ; - Faible lisibilité sur les tarifs de gaz, sujets aux décisions de l'Etat français ; - Risque réglementaire et politique : possibles hausses de taxes sur le secteur des " utilities " dans un contexte de réduction des déficits budgétaires en Europe ; - Sensibilité aux décisions politiques en Belgique (10% de l'EBITDA) ; nouvelle loi sur le nucléaire en préparation ; - Retard dans le nucléaire par rapport à EDF.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt ; - Valeur traditionnellement considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique ; - Caractère néanmoins un peu cyclique de la consommation énergétique, notamment dans les pays matures ; - Performances financières liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - A suivre, la formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

La filière des déchets est soumise à une mutation importante car les positions de Suez et Veolia sont fortement menacées. Selon une étude du groupe Xerfi, des acteurs moins importants comme Séché, Derichebourg ou Paprec sont désormais incontournables, ce qui exacerbe la concurrence du secteur. Le taux de résultat opérationnel de la filière "propreté" de Veolia est passé de 7,9% en 2007 à 3,7% en 2011. Ce taux s'élevait pour Suez Déchets Europe à 6% en 2011, contre 8,3% en 2007. L'émergence de concurrents directs n'est pas le seul facteur expliquant cette tendance. Il faut également ajouter la baisse du volume de déchets industriels et ménagers ces dernières années et l'augmentation des coûts de production. Cette dernière est provoquée par la hausse des prix du carburant et la revalorisation du SMIC. FTB/ACT/