TF1 : Discovery prendra 20% d'Eurosport pour 170 millions d'euros

13/12/2012 - 08:20 - Option Finance

(AOF) - Le Conseil d'administration de TF1 a donné mandat à Nonce Paolini pour poursuivre et finaliser les négociations exclusives avec Discovery, premier groupe média au monde dans le domaine de l'édition de documentaires, reportages et magazines. L'objectif est de nouer une alliance stratégique dans 3 domaines clés. Il s'agit tout d'abord du développement des activités futures d'Eurosport. Dans cette perspective, Discovery pourrait prendre une participation minoritaire de 20% dans le groupe Eurosport (Eurosport international et Eurosport France), pour environ 170 millions en numéraire. Discovery aurait également la possibilité, au travers d'une option qui lui est consentie, de porter dans deux ans sa participation à 51%. Si Discovery exerçait son option, TF1 aurait la possibilité d'exercer son option de vente sur ses 49% restants, ce qui porterait la participation de Discovery à 100%. TF1 envisage aussi le rapprochement entre Eurosport, seule chaîne de sport pan-européenne et Discovery Communications, dont les chaînes sont distribuées auprès de 1,8 milliard d'abonnés dans 217 pays. Celui-ci permettrait de créer, notamment au niveau européen, des synergies et des complémentarités en matière de contenus (sport, divertissement, documentaire...), ainsi que des opportunités de développement (expansion géographique, lancement de nouveaux produits, déploiement des activités digitales...). Le deuxième domaine clé concerne le développement des activités d'édition de chaînes payantes sur le territoire français. Ce partenariat aurait également pour ambition de développer l'édition de chaînes de documentaires, magazines et reportages afin de constituer, à destination des distributeurs français, une offre de chaînes thématiques de référence, autour du portefeuille de contenus et de marques détenus par les deux groupes. Discovery deviendrait ainsi actionnaire des chaînes TV Breizh, Histoire, Ushuaïa TV et Stylia, à hauteur de 20 % du capital de chacune, avec la possibilité de porter dans deux ans sa participation à 49 %. La transaction relative à cette prise de participation de 20 % serait réalisée pour un montant d'environ 14 millions d'euros (18,2 millions de dollars) en numéraire. Enfin, les deux sociétés vont collaborer dans le développement des activités de production en France au travers de TF1 Production. Dans le domaine de la production de magazines et documentaires, le partenariat envisagé aurait vocation à permettre la production de programmes de dimension internationale, à travers TF1 Production. L'accord devrait être signé dans les prochaines semaines, après consultation des instances représentatives du personnel concernées.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Large avance, comme M6, dans la TNT sur tous les aspects techniques, commerciaux, et éditoriaux ; - Poids croissant des diversifications (LCI, Eurosport, Internet, production de films...) dans le mix-produit ; - Stratégie pertinente dans la TV connectée (plateforme MyTF1).

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité sur le marché publicitaire français ; - " Momentum " boursier négatif sur le secteur ; - Relance de la fragmentation des audiences avec l'attribution de nouvelles fréquences de TNT et l'arrivée de Canal+ dans la TV gratuite ; - Manque de visibilité en raison du retour du débat et des déclarations contradictoires sur la publicité après 20h sur les chaines publiques ; - Faible présence à l'international.

Comment suivre la valeur

- Secteur cyclique dépendant du marché publicitaire français ; - Tendance donnée par les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) ; - A suivre également l'accueil réservé à la nouvelle chaine TNT dès fin 2012 ; - Univers audiovisuel en profonde mutation : poids croissant d'Internet, fragmentation des audiences avec la TNT, développement de la VOD (vidéo à la demande) et de la TV connectée.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

Les perspectives sont mauvaises pour les recettes publicitaires des médias cette année, alors que 2011 marquait une rupture. D'après les données de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC), le chiffre d'affaires de la presse nationale d'information générale avait progressé de 1,9% l'an passé et celui de la presse quotidienne nationale de 2,7%, alors qu'il était en baisse continue depuis 2007. Les recettes publicitaires des quotidiens nationaux, qui reculaient depuis 2005, avaient augmenté de 1,9%. Selon une étude publiée par Havas Media, la presse écrite devrait affronter une baisse de 5,9% de ses recettes publicitaires au troisième trimestre 2012. En revanche le numérique pourrait voir ses recettes publicitaires s'accroître de 8,6% sur ce même trimestre. Pour affronter un contexte peu porteur, de grands titres, comme " Le Parisien ", " Les Echos " ou " Le Monde ", lancent des suppléments. En attirant de nouveaux annonceurs cette stratégie peut s'avérer très fructueuse. FTB/ACT/