DANONE lance un plan d'économie de 200 millions d'euros en Europe

13/12/2012 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - Danone a annoncé le lancement d'un plan d'économies et d'adaptation de ses organisations pour regagner de la compétitivité face à la dégradation durable de la conjoncture économique et des tendances de consommation en Europe. Le groupe d'agroalimentaire a souligné que cette dégradation entraîne " une baisse significative " de ses ventes dans cette partie du monde. L'objectif de ce plan, dont la mise en oeuvre s'étalera sur deux ans, sera pour le groupe d'ajuster ses coûts au nouveau contexte en réalisant environ 200 millions d'euros d'économies en Europe. Il visera à diminuer les frais de fonctionnement du groupe et de ses filiales européennes mais aussi à adapter les organisations managériales en Europe, conçues pour accompagner des marchés en croissance. Conjointement aux mesures de productivité continue, ce plan permettra de dégager des moyens pour renforcer la compétitivité des produits et des marques de Danone. Le volet organisationnel du plan concernera les structures managériales et les fonctions support, et sera mené sur la base du volontariat en privilégiant la mobilité interne. Ce projet sera soumis aux instances représentatives du personnel d'ici mars 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Fort dynamisme en termes d'offre : politique d'innovation constante et grande réactivité à la demande des consommateurs ; - Structure très décentralisée et forte culture entrepreneuriale des équipes locales conférant une capacité d'adaptation très rapide ; - 4 marques dépassant le seuil des 500 millions d'euros de chiffres d'affaires, contre une seule il y a 5 ans.

Les points faibles de la valeur

- Plus fragile que Nestlé ou Unilever en cas de turbulences économiques dans les pays matures en raison d'un profil encore trop européen (environ 50 % de l'EBIT 2011) et moins diversifié en termes de métiers avec une prédominance de la division Produits Frais Laitiers ; - Ralentissement de la croissance des produits laitiers sur les deux marchés clés : Etats-Unis et Russie ; - Forte concurrence des MDD (marques de distributeurs) ; - Confronté à une tendance difficile sur la consommation en Europe, notamment en Espagne ; - Prix structurellement élevés des matières premières (lait et emballage) ; - Résultats 2012 et 2013 pénalisés par les lourds investissements dans les process industriels, packagings et développement de la force de vente dans les pays émergents ; - Statut de valeur défensive remis en cause par la révision récente des prévisions de rentabilité opérationnelle ; - Difficultés structurelles du pôle Eaux (16% du chiffre d'affaires) ; - Succession d'échecs sur les produits laitiers orientés " santé " ; - Concurrence croissante dans les pays émergents de la part d'acteurs locaux.

Comment suivre la valeur

- Remise en cause du statut de valeur de croissance défensive ; - Disparition de la prime attribuée par le marché face à Nestlé (liée à une croissance organique de Danone supérieure) ; - A suivre la nécessaire stratégie d'ajustement et de repositionnement en Europe du Sud (France, Italie, Espagne), notamment dans les Produits laitiers frais ; - A suivre la politique d'acquisitions de taille modeste dans les divisions médicale, nutrition infantile, ou produits laitiers pour dynamiser sa croissance, notamment dans les pays émergents ; - Groupe opéable (flottant supérieur à 70% et pas d'actionnaire de référence). Mais OPA difficile en raison d'un vaste ensemble de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'OPA) ; - Les rumeurs de cession de son pôle Eaux, dont font partie Evian et Badoit, sont récurrentes ; - Les ambitions des américains Pepsi et GMills dans les produits laitiers sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Changement majeur parmi les acteurs du secteur agroalimentaire. La scission de Kraft Foods a en effet donné naissance à un nouvel acteur majeur du secteur, qui cherche à renforcer ses positions en Europe dans le domaine du snacking. Le groupe a été rebaptisé Mondelez International depuis la scission des activités américaines d'épicerie début octobre. Le numéro deux mondial de l'agroalimentaire est prêt à réaliser des acquisitions, en particulier dans les pays émergents, qui génèrent une grande partie de son activité (44%). Il multiplie également les innovations pour consolider ses positions sur le marché du " snacking ", qui représente une valeur de 335 milliards de dollars en Europe. Le groupe, qui détient une part de marché de 3,5%, souhaite accroître cette dernière à 4,5%. FTB/ACT/