Amundi AM tire les enseignements de la courbe des taux japonaise

18/12/2012 - 12:24 - Option Finance

(AOF / Funds) - L'étude historique des mouvements relatifs des différents segments de la courbe des taux japonaise montre qu'elle a connu en 2000 la même dislocation que celle que connaissent actuellement les courbes des taux de l'Allemagne, des Etats-Unis et du Royaume-Uni avec un aplatissement sur le segment 2 ans - 5 ans concomitant d'une pentification sur les segments 5 ans - 10 ans et 10 ans - 30 ans. Le parallèle est frappant, indique Amundi AM. Pour le Japon, cela a correspondu à l'épisode le plus marqué de déflation, l'inflation sur un an glissant étant restée proche de -1% sur les années 2000 et 2001, et au début de la politique de taux zéro de la Banque du Japon (BoJ), rappelle la société de gestion. Depuis, la courbe est restée beaucoup moins pentue sur le segment 2 ans - 5 ans que sur les segments 5 ans - 10 ans et 10 ans - 30 ans. Aujourd'hui, le segment 2 ans - 5 ans est quasiment plat (il n'y a que 10 points de base d'écart entre le taux 2 ans et le taux 5 ans) et le segment 10 ans - 30 ans est historiquement élevé (à presque 130 pb). L'Allemagne, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont-ils condamnés à subir le même sort que le Japon s'interroge Amundi AM ? Tel serait le cas si ces pays venaient à subir une déflation prolongée. Dans ce cas on assisterait à davantage d'aplatissement sur les maturités courtes et sur le segment 5 ans - 10 ans alors que le segment 10 ans - 30 ans resterait très pentu. Selon la société de gestion, ce scénario paraît fortement improbable dans la mesure où elle n'attend pas à ce qu'une déflation de type japonais se produise dans ces pays. D'ici à 2017, le FMI y prévoit des taux d'inflation sensiblement plus élevés que ceux qui ont prévalu au Japon depuis deux décennies. Toutefois poursuit Amundi AM, la situation est différente entre la zone euro d'une part et les Etats-Unis et le Royaume-Uni d'autre part. En effet, avec une croissance nulle en 2013, c'est en zone euro que les pressions déflationnistes sont les plus marquées et que les risques de japonisation de la courbe des taux sont les plus forts. Dans un scénario noir dans lequel la récession s'aggraverait fortement dans les pays périphériques de la zone euro, les obligations allemandes seraient l'objet de nouveaux mouvements de fuite vers la qualité qui feraient baisser un peu plus les taux d'intérêt. En revanche conclut Amundi AM, le redémarrage de la croissance américaine rend le scénario déflationniste beaucoup plus improbable aux Etats-Unis. De plus, le Royaume-Uni et les Etats-Unis peuvent compter sur leur banque centrale respective pour monétiser la dette publique en cas de risque de déflation à la japonaise. AUT/MAF