CASINO : Abilio Diniz demande un arbitrage

24/12/2012 - 11:52 - Option Finance

(AOF) - Abilio Diniz, ancien PDG de GPA, la filiale brésilienne de Casino, et aujourd'hui président non exécutif du conseil d'administration, a annoncé demander un arbitrage sur l'application des accords passés avec Casino. Il reproche en effet au groupe d'entraver ses fonctions suite au refus de JC Naouri de le laisser assister à une réunion à Paris sur la stratégie de GPA, où il n'était pas invité. Cette décision, qui repose sur un prétexte un peu " léger ", semble avant tout destinée à accélérer les négociations sur une possible sortie d'Abilio Diniz du capital de GPA, estime ce matin Aurel. Abilio Diniz souhaiterait céder sa participation dans GPA (13,5% en direct et 8% en indirect via 31% du holding de contrôle Wilkes) à Casino en échange d'actifs (les journaux brésiliens citent notamment Viavarejo, l'activité de distribution de GPA spécialisée dans l'électronique et l'électroménager, mais aussi les murs de 60 magasins ou l'immeuble du siège). Or, poursuit le broker, Casino ne semble pas prêt aujourd'hui à céder Viavarejo Le groupe avait déclaré en novembre dernier vouloir encore développer la performance de cette filiale avant d'envisager une éventuelle cession. La valorisation de la participation d'Abilio Diniz est de 1,2 milliard d'euros pour la part cotée détenue directement dans GPA (13,5%), à laquelle il faut ajouter la participation dans Wilkes qui ne peut être cédée exclusivement à Casino qu'à l'horizon 2014. Selon Aurel, le déboursement d'une telle somme en cash par Casino semble peu probable à l'heure actuelle, surtout compte tenu du paiement à venir en 2013 des 50% de Monoprix pour 1,175 milliard d'euros. "JC Naouri détient les clés de cette négociation mais ne semble pas pressé d'avancer, sachant qu'il contrôle de toute façon le capital de GPA et qu'Abilio Diniz est en partie coincé par les accords signés avec Casino", conclut le courtier.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Participation majoritaire dans toutes ses filiales de distribution ; - Taille critique acquise dans un nombre de pays limité, d'où une bonne rentabilité des activités internationales ; - Focus sur les pays émergents (plus de 40% du CA) : position de numéro 1 ou 2 au Brésil, en Colombie, au Vietnam et en Thaïlande ; - Absent des pays européens, en dehors de la France. Faible sensibilité à une consommation durablement faible sur le Vieux Continent ; - Croissance organique sensiblement supérieure à celle de ses concurrents ; - Immobilier également au coeur de la stratégie, via sa filiale cotée Mercialys.

Les points faibles de la valeur

- Groupe encore perçu comme fortement positionné en France malgré son développement rapide dans les Emergents. Pénalisé du coup par les facteurs d'incertitude sur le marché français : consommation en berne, prix élevé des marques nationales dans certaines enseignes, absence de taille critique en hypermarchés, vive concurrence en hard discount ; - Hard discount touché de plein fouet par la crise ; - Recentrage du groupe sur la proximité et les émergents pas encore pris en compte dans la valorisation boursière.

Comment suivre la valeur

- Décote moyenne de 10% par rapport aux autres acteurs du secteur malgré profil défensif au sein du secteur ; - Catalyseurs boursiers : performances du groupe sur son marché domestique et confirmation du redressement de Leader Price ; - Consommation de produits alimentaires traditionnellement peu cyclique mais changement des habitudes de consommation ; - Forte sensibilité aux crises alimentaires (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique) ; - A suivre, stratégie dans le non-alimentaire dans les centres-villes au travers de petites surfaces. Magasin test à Paris.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

D'après l'institut de recherche Kantar Worldpanel, les hard-discounters comme Aldi, Lidl, Dia, Netto ou Leader Price, ont subi une érosion de leur part de marché globale de 14% en 2009 à 12,9% en octobre dernier. Dans un contexte de crise, le hard-discount et ses prix bas devrait pourtant être plébiscité par les consommateurs. Or cette année les professionnels assistent plutôt à un retour vers les marques nationales et à un attrait pour les produits alimentaires associés à un vrai plaisir. Le hard-discount doit donc se réinventer et les distributeurs proposent aujourd'hui de plus en plus de grandes marques. Ces acteurs conservent néanmoins de fortes positions sur notre territoire. Ils regroupent 4700 magasins et sont fréquentés par 71% des ménages. FTB/ACT/