Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC 40 a gagné 15,23% en 2012

31/12/2012 - 14:24 - Option Finance

(AOF) - L'indice CAC 40 (+15,2%) s'est bien repris en 2012 après avoir perdu 16,95% en 2011. Seules 7 valeurs du CAC n'ont pas rebondi. L'indice parisien revient de loin après être tombé jusqu'à 2922 points, le 1er juin. Les commentaires du président de la BCE, Mario Draghi, fin juillet, ont constitué un véritable tournant. Ce dernier s'était dit prêt à faire son possible pour assurer la pérennité de l'euro, évoquant des mesures pour faire baisser les coûts de financement de certains Etats. " Et croyez moi, ce sera suffisant ", avait-il déclaré. La Banque centrale européenne a ensuite présenté en septembre les modalités de ses rachats d'obligations d'Etat. Aucune cible de taux et aucune limite de temps ou de montant n'ont été données. La BCE n'interviendra cependant que si un pays a demandé l'aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ou de son successeur, le Mécanisme européen de stabilité financière (MES). Après avoir connu une terrible année 2011, le secteur bancaire s'est bien repris en 2012 grâce aux mesures prises au cours de ces derniers mois par les gouvernements et surtout la BCE pour mettre fin à la crise de la zone euro. Société Générale a bondi de 64,7%, BNP Paribas de 40,3% et Crédit Agricole de 39,5%. Lafarge, autre grand perdant de 2011, a aussi retrouvé des couleurs. L'action du premier cimentier mondial s'est envolée de 77,6%. A contrario, le secteur des télécoms français a particulièrement souffert de l'arrivée de Free Mobile, dont les prix bas ont provoqué une onde de choc dans le secteur. Plus forte baisse du CAC 40 en 2012, France Télécom a perdu 31,3% tandis que Bouygues a cédé 8%. Le secteur des utilities a connu une très mauvaise année. GDF-Suez et EDF ont perdu environ 26%. Pour sa dernière séance de l'année, l'indice français a clôturé en hausse de 0,58% à 3641,07 points.

Ailleurs en Europe et dans le monde

Le bilan 2012 pour les Bourses européennes est clairement positif, à l'exception notable de la place madrilène qui a perdu 5%. Cette contre-performance reflète les craintes des investisseurs à propos de la situation économique du pays, qui n'a toujours pas demandé l'aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Grâce à la bonne résistance de son économie, le Dax allemand a enregistré la meilleure performance parmi les principales bourses : +29,8%. La place francfortoise devance nettement Paris (+15%) et Londres (5,8%). On notera le rebond de plus de 30% du marché grec, dont plus de la moitié de la capitalisation était partie en fumée en 2011. Wall Street s'est elle aussi bien comportée. L'indice Dow Jones s'apprête ainsi à finir 2011 sur une progression d'environ 6%, soit un peu mieux qu'en 2011. Quant au S&P 500, l'indice de référence des gérants, il devrait finir en hausse d'environ 11%. Le Nasdaq Composite a quant à lui progressé de 13%. En Extrême-Orient, les places boursières ont aussi rebondi grâce à une amélioration de la situation économique, en particulier en Chine. Tokyo a ainsi bondi de près de 23% tandis que Shanghai a seulement gagné 3,2%.

Les plus fortes hausses et les plus fortes baisses de 2012

Nouveau promu dans l'indice CAC 40, Gemalto a affiché la plus forte progression de l'indice parisien depuis le 1er janvier : +80%. Le spécialiste de la carte à puce récolte en Bourse les fruits de sa bonne santé opérationnelle. Bénéficiant d'une forte demande pour des produits et services à forte valeur ajoutée (téléphonie mobile de quatrième génération, paiement sans contact... ), le groupe a ainsi annoncé fin août qu'il atteindrait avec un an d'avance son objectif à long terme d'un résultat annuel des activités opérationnelles de 300 millions d'euros, initialement fixé pour 2013. Belle année boursière pour AB Science en 2012 dont la capitalisation boursière a bondi de 206% depuis le 1er janvier à plus de 600 millions d'euros. Un exploit qui n'a pas laissé indifférent le comité des indices d'Euronext. Ce dernier a décidé d'intégrer le titre de la société de biotechnologie au sein de l'indice SBF 120 à partir du 24 décembre dernier, renforçant encore l'attrait des investisseurs pour la valeur. Au final, elle a achevé l'année en tête du palmarès 2012 du SBF120...et même du SRD ! A contrario, France Télécom a vu son titre dégringoler de plus de 30% depuis le 1er janvier faisant tomber le titre à 8,34 euros et signant ainsi la plus forte baisse du CAC 40 de l'année. De son côté, l'indice phare de la place parisienne a progressé de 15% en 2012. L'année 2012 sera marquée au fer rouge par l'arrivée d'un quatrième opérateur mobile, incarné par Free et ses forfaits au rabais. Ce dernier a révolutionné le secteur, forçant les opérateurs historiques à réviser à la baisse et de manière radicale leurs offres de téléphonie. 2012 a aussi été une " annus horribilis " pour PSA Peugeot Citroën. Le titre du deuxième constructeur français, éjecté du CAC 40 en septembre dernier, a signé la plus forte baisse de l'indice SBF 120 (-54,8%) en 2012. La sanction boursière du groupe sochalien est à la hauteur des difficultés rencontrées. Lourdement pénalisé par la dégradation du marché automobile européen (au plus bas depuis 1993), PSA a accusé au premier semestre 2012 une perte nette de 819 millions d'euros contre un bénéfice de 806 millions un an plus tôt.

Les perspectives des marchés actions

Le CAC 40 devrait croître de 9% et atteindre 3970 points d'ici fin décembre 2012, selon un sondage réalisé par Reuters auprès d'une quarantaine d'analystes et gérants et publié début décembre. Il ne devrait cependant que peu progresser d'ici juin 2012 puisqu'il est attendu à 3760 points à cette date. Les gestionnaires d'actifs anticipent un retour des flux sur les actions européennes grâce à la fin de la détérioration de la situation dans les pays périphériques de la zone euro. L'année dernière, les gérants interrogés par Reuters anticipaient un indice parisien à 3425 points. Ils se sont donc avérés trop pessimistes.

Matière première

Valeur refuge par excellence, l'or a connu sa douzième année de hausse consécutive. Selon Bloomberg, une telle série de hausses n'avait pas été observée depuis au moins 1920. L'once a fini aujourd'hui à 1662 dollars, en progression de 6,3% sur un an. " Les banques centrales augmentant fortement la taille de leur bilan, l'attrait de l'or et des métaux similaires comme rempart contre l'inflation augmente ", expliquait la semaine dernière le gestionnaire d'actifs Schroders. Il faisait également remarquer que l'or se comporte comme un actif risqué, affichant notamment une corrélation positive forte avec les actions.

L'euro

L'euro cotait 1,3186 face au dollar lundi 31 décembre 2012 vers 13h30, à comparer avec moins de 1,29 un an plus tôt. La monnaie unique s'est redressée après deux années consécutives de repli. Comme les actions, l'euro a bénéficié des mesures prises par la Banque centrale européenne pour empêcher la crise de la zone euro de dégénérer. Certains investisseurs pariaient en effet sur une désagrégation de la zone euro. Pour empêcher un tel scénario, la BCE et son président Mario Draghi ont sorti l'artillerie lourde en annonçant un programme de rachat d'obligations d'Etat. Celui-ci ne sera toutefois déclenché que si un pays a demandé l'aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF). FTB/MAF/5