EDF minimise le risque de nouveaux surcoûts à Flamanville

18/01/2013 - 08:40 - Option Finance

(AOF) - EDF a assuré jeudi que le risque de nouveaux surcoûts et retards de l'EPR de Flamanville (Manche) était "infiniment faible". Lors d'une visite du chantier avec des journalistes, le directeur de la production et de l'ingénierie d'EDF, Hervé Machenaud, n'a toutefois pas voulu exclure totalement de nouveaux dérapages du calendrier et du budget de Flamanville. En décembre dernier, l'électricien français avait annoncé que le coût de construction de la centrale s'était alourdi de deux milliards d'euros, atteignant ainsi 8,5 milliards contre 3,3 milliards prévus en 2005. Antoine Ménager, le chef du chantier de Flamanville, a de son côté indiqué que 94% des travaux de génie civil du chantier étaient d'ores et déjà achevés, même si ceux d'électromécanique ne le sont qu'à 39%. Enfin, Hervé Machenaud a assuré que l'annonce du dernier surcoût de Flamanville n'avait pas d'impact sur la recherche de nouveaux partenaires pour des projets nucléaires au Royaume-Uni.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Stratégie du " mix génération " renforcée avec l'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables ; - Réduction de l'endettement : marges de manoeuvre pour la croissance externe ; - Politique généreuse de distribution des dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité en raison de la dimension " politique " de la valeur : intervention de l'Etat, notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, débat sur la sûreté nucléaire ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Incertitude majeure sur la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), traditionnellement considéré comme défensif mais actuellement considéré à risque dans un environnement de pression fiscale accrue ; - Prix de l'électricité administrés en France et fixés par l'Etat ; - Corrélation positive entre la hausse des tarifs et le cours de Bourse ; - Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents). Prix de revente fixé par décret ministériel ; - A surveiller, l'évolution réglementaire en Europe ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva est le premier fournisseur d'EDF, et EDF, le premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Certains analystes ne sont pas confiants pour le secteur européen des "Utilities", en particulier pour les groupes exposés aux prix de l'énergie, comme GDF Suez. De même, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a indiqué que, si les entreprises de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) bénéficiaient d'une perspective globalement stable en matière de notation pour 2013, la perspective est toutefois négative pour le secteur des services aux collectivités. Ce secteur devrait demeurer sous pression en 2013 car, au sein de l'Union européenne, les contraintes réglementaires seront renforcées. La directive sur l'efficacité énergétique va contraindre les intervenants à contribuer à la baisse de la consommation à hauteur de 1,5 % par an à compter de 2014. FTB/ACT/