RENAULT détaille son plan de compétitivité

22/01/2013 - 17:19 - Option Finance

(AOF) - Renault et ses organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC, CGT, et FO) ont tenu ce mardi 22 janvier une 7ème réunion de négociation. Lors de cette séance, le constructeur a proposé le maintien des salaires en 2013 au niveau de 2012, une augmentation de 0,5% en 2014, de 0,75% en 2015 et une évolution de l'intéressement pour en renforcer ses dimensions solidaire et rétributrice en fonction des résultats de l'entreprise. Dans le cadre d'un accord de compétitivité, les sites français se verraient affecter au-delà des volumes provenant du plan de gamme renouvelé de Renault, des volumes supplémentaires en provenance des partenaires du groupe, à hauteur de 80 000 véhicules par an à l'horizon 2016. Une prochaine séance se tiendra le 29 janvier, pour examiner les propositions syndicales et poursuivre la négociation sur le projet d'accord. Selon des syndicats cités par les agences de presse, la direction du groupe a prévenu ces derniers qu'un refus pourrait entraîner la fermeture de deux sites. Selon Laurent Smolnik, délégué central FO, cité par les agences, ces engagements ne sont toutefois pas suffisants. "80 000 véhicules à l'année, cela peut assurer seulement la production d'un établissement pendant six mois", a-t-il souligné, ajoutant que la direction n'avait pas précisé quel partenaire (Nissan, Daimler) pourrait utiliser des sites français pour sa production.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Positionnement en Asie (doublement des capacités de production en Corée du sud) ; - Plan produit dynamique et adapté à la demande locale dans les pays émergents ; - Ouverture du très dynamique marché russe avec la montée programmée au capital d'Avtovaz (40% de part de marché en Russie) ; - Distribution directe aux actionnaires, à partir de 2014, des dividendes issus de ses diverses participations.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité sur la reprise du marché européen ; - Gamme de produits sous pression et vieillissante dans un marché européen en repli marqué ; - Image de la direction ternie par le faux scandale d'espionnage industriel en 2011 ; - Image brouillée par le succès de la gamme Entry, risque de cannibalisation de la marque Renault par Dacia dans les pays matures ; - Manque d'optimisation de l'alliance avec Nissan et décote implicite appliquée aux 43% détenus dans Nissan ; - Présence de l'Etat français au capital (15%) pouvant entraver les décisions stratégiques ; - Incertitudes sur le succès de la stratégie dans la voiture " toute électrique ".

Comment suivre la valeur

- Image de constructeur " mass market " européen ; - Valeur très cyclique fortement dépendante du marché européen ; - Catalyseur boursier : bon déroulement du plan " Drive the change ", mis en oeuvre initialement par Patrice Pélata, démissionné depuis ; - Catalyseurs à long terme : succès de la stratégie dans les voitures électriques et élargissement de l'alliance Nissan-Renault.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

L'Acea estime que le marché européen devrait se replier de plus de 8% en 2012, à environ 12 millions de véhicules. En France, le Comité des constructeurs français d'automobiles a revu à la baisse ses prévisions pour 2012 : les ventes de voitures particulières devraient reculer de 14% et être inférieures à 1,9 million d'unités, son plus mauvais niveau depuis quinze ans. La situation ne devrait pas s'améliorer en 2013. Dans ce contexte morose, les constructeurs s'adaptent. PSA a mis en place une série de mesures pour réduire ses coûts avec la suppression de 8000 postes en France et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. Opel a déjà mis plus de 11.000 salariés au chômage partiel en Allemagne, soit la moitié de ses effectifs dans le pays. FTB/ACT/