EDF émet près de 4 milliards d'euros de dette hybride

23/01/2013 - 08:32 - Option Finance

(AOF) - EDF a annoncé le succès de l'émission de plusieurs tranches de dette hybride en euros et livres sterling. Le groupe a émis 1,25 milliard d'euros avec un coupon de 4,25%, avec une option de remboursement à 7 ans, 1,25 milliard d'euros avec un coupon de 5,375%, avec une option de remboursement à 12 ans et 1,25 milliard de livres sterling avec un coupon de 6%, avec une option de remboursement à 13 ans. Ces émissions ont été extrêmement bien accueillies par les investisseurs institutionnels et ont été sursouscrites plusieurs fois. Comme précédemment annoncé, EDF prévoit également de lancer une émission hybride en dollars dans les jours à venir. Pour rappel, ces instruments sont à durée indéterminée et sont subordonnés à toute dette senior, ce qui explique leur coupon plus élevé par rapport aux obligations senior. Ils sont comptabilisés en fonds propres en normes IFRS. Le groupe, qui utilise cet instrument financier pour la première fois, le considère "comme un outil d'optimisation de son bilan compte tenu de la durée de vie de ses actifs et du cycle d'investissement de long terme de ses projets industriels". Dans ce contexte, les émissions hybrides vont permettre à l'énergéticien français de renforcer la structure de son capital tout au long de son cycle d'investissement tout en offrant flexibilité et attractivité en termes de coûts. Ces émissions de dette hybride permettront également au groupe de diversifier davantage ses sources de financement sur les marchés de capitaux.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Stratégie du " mix génération " renforcée avec l'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables ; - Réduction de l'endettement : marges de manoeuvre pour la croissance externe ; - Politique généreuse de distribution des dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité en raison de la dimension " politique " de la valeur : intervention de l'Etat, notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, débat sur la sûreté nucléaire ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Incertitude majeure sur la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), traditionnellement considéré comme défensif mais actuellement considéré à risque dans un environnement de pression fiscale accrue ; - Prix de l'électricité administrés en France et fixés par l'Etat ; - Corrélation positive entre la hausse des tarifs et le cours de Bourse ; - Activité encadrée par la loi NOME (libre concurrence entre tous les acteurs du marché et revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents). Prix de revente fixé par décret ministériel ; - A surveiller, l'évolution réglementaire en Europe ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva est le premier fournisseur d'EDF, et EDF, le premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Certains analystes ne sont pas confiants pour le secteur européen des "Utilities", en particulier pour les groupes exposés aux prix de l'énergie, comme GDF Suez. De même, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a indiqué que, si les entreprises de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) bénéficiaient d'une perspective globalement stable en matière de notation pour 2013, la perspective est toutefois négative pour le secteur des services aux collectivités. Ce secteur devrait demeurer sous pression en 2013 car, au sein de l'Union européenne, les contraintes réglementaires seront renforcées. La directive sur l'efficacité énergétique va contraindre les intervenants à contribuer à la baisse de la consommation à hauteur de 1,5 % par an à compter de 2014. FTB/ACT/