CREDIT AGRICOLE : lourdes charges exceptionnelles au quatrième trimestre

01/02/2013 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole S.A. a annoncé que ses comptes du quatrième trimestre 2012 publiés le 20 février 2013 seraient pénalisés par d'importants éléments exceptionnels, en particulier des charges liées à la dépréciation d'écarts d'acquisition. Les dépréciations enregistrées sont de 2,676 milliards d'euros en valeur nette part du groupe. Elles s'élèvent à 466 millions d'euros dans la banque de financement et d'investissement, à 366 millions d'euros pour Newedge (Courtage), 923 millions d'euros pour le crédit à la consommation et 921 millions d'euros pour la banque de proximité à l'international. De plus, la valeur de la participation de 20,2 % détenue dans BES est dépréciée à hauteur de 267 millions d'euros. " Ces charges ont un impact négatif de même montant sur le résultat net part du Groupe de Crédit Agricole S.A. pour le quatrième trimestre 2012, mais n'affectent ni sa solvabilité ni sa liquidité ", souligne la banque. En effet, les écarts d'acquisition sont intégralement déduits dans le calcul des ratios de solvabilité. Ces dépréciations sont sans impact sur la trésorerie, celle-ci ayant été décaissée lors de l'acquisition des sociétés concernées. Par ailleurs, Crédit Agricole S.A. précise que d'autres éléments non opérationnels impactent ses comptes du quatrième trimestre 2012. D'une part, un impact négatif sur le produit net bancaire de l'ordre de 850 millions d'euros est enregistré au titre de la réévaluation de la dette, en raison de l'amélioration de ses conditions de refinancement constatées au cours du trimestre. D'autre part, ces comptes intègrent une charge d'impôt d'environ 130 millions d'euros au titre de la taxe exceptionnelle de 7 % sur la réserve de capitalisation des compagnies d'assurance. Enfin, comme annoncé récemment, Crédit Agricole S.A. rappelle que la dépréciation de la valeur des titres de la SAS Rue La Boétie, comptabilisée dans les comptes consolidés des Caisses régionales, a un impact de l'ordre de 160 millions d'euros sur la contribution des Caisses régionales à son résultat consolidé.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Goodwill ou survaleur : Ecart positif entre la valeur d'acquisition d'un actif et sa valeur comptable. Lors de la prise de contrôle d'une société par une autre, l'acquéreur paye en général un prix supérieur à la valeur des capitaux propres : cet écart est appelé la survaleur. Il correspond en général à des éléments immatériels, comme la marque, qu'on évalue subjectivement. - Arrivée de Xavier Musca comme Directeur Général Adjoint de la société, en charge du pôle de la banque de proximité à l'international, du pôle de gestion d'actifs et du pôle assurances. Expérience à la fois technique et politique ; très forte expertise sur les dossiers européens ; - Soutien explicite du Groupe Crédit Agricole avec une situation financière solide.

Les points faibles de la valeur

- Valeur des plus volatiles en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier ; - L'une des banques françaises les plus exposées à l'Europe du Sud, et plus spécifiquement à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki (86,5% du capital), finalement cédée en octobre 2012 ; - Banque également exposée au risque de contagion au Portugal, de par sa participation directe et indirecte dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - Erosion des marges de dépôt dans un environnement de taux bas ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Etat major de la banque appréciant peu l'arrivée de Xavier Musca. Risques dans la transition manageriale ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée, et le groupe Crédit Agricole.

Comment suivre la valeur

- Valeurs bancaires considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Continuer à suivre la politique désormais très volontariste de la BCE, sous la présidence de Mario Draghi, avec ses effets positifs sur le secteur bancaire en Bourse ; - Surveiller la mise en place du dispositif de " Bâle III ". La situation de fonds propres du groupe dépendra du traitement réglementaire final de l'assurance; - Ratio clé du secteur : le retour sur fonds propres (ROE) (mesure de la rentabilité des banques); - Traditionnellement influencée par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt, (ii) l'état des Bourses mondiales avec un impact sur les activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages (banque de détail).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

A l'issue du sommet européen fin juin, les dirigeants se sont entendus sur la mise en place dans la zone euro d'une Union bancaire qui puisse prévenir efficacement les dérives et les crises. Ce superviseur européen des banques sera placé sous l'égide de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière pourra intervenir lorsqu'un problème surviendra au sein d'une banque. Le nouvel organe de régulation pourrait sauver les banques en difficulté et même en éliminer certaines. Il pourrait avoir à contrôler bien plus que les vingt-cinq plus grandes banques de la zone euro. En Allemagne des réseaux de taille intermédiaire comme les caisses d'épargne et les établissements coopératifs pourraient être également concernés. Néanmoins ceci fait débat car les dirigeants allemands souhaitent maintenir ces établissements sous l'autorité des instances nationales. FTB/ACT/