VINCI table sur une stagnation du chiffre d'affaires en 2013

06/02/2013 - 08:21 - Option Finance

(AOF) - Vinci a réalisé en 2012 un résultat net, part du groupe de 1,92 milliard d'euros, en hausse de 0,7% tandis que son résultat opérationnel a atteint 3,67 milliards d'euros (+0,3%). Sur l'exercice, le chiffre d'affaires du groupe de BTP et de concessions est ressorti à 38,6 milliards d'euros, en hausse de 4,5%. Son carnet de commandes a progressé de 2% sur 12 mois à 31,3 milliards d'euros. L'endettement financier net s'est établi à 12,5 milliards d'euros au 31 décembre 2012, en légère diminution sur 12 mois. Le cash-flow opérationnel s'élève à 3,1 milliards d'euros en 2012. "En 2013, l'environnement économique devrait rester difficile, notamment en Europe", a indiqué le groupe dans un communiqué. "Les perspectives d'évolution du trafic des concessions de Vinci Autoroutes, dépendantes de l'évolution de la croissance économique en France et dans les pays voisins, sont incertaines à ce stade et pourraient conduire à une nouvelle baisse du trafic de l'ordre de celle enregistrée en 2012." Dans ce contexte, Vinci table sur une stabilisation de son activité en 2013, avant prise en compte d'ANA, l'opérateur aéroportuaire portugais pour lequel le groupe a remporté l'appel d'offres fin décembre, et d'éventuelles nouvelles acquisitions. "Dans la continuité de la tendance observée fin 2012, un ralentissement des prises de commandes ne peut être exclu, sous l'effet de la politique de sélectivité du groupe privilégiant les marges sur les volumes", a ajouté le groupe. Vinci proposera au titre de l'exercice 2012 un dividende stable à 1,77 euro par action.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Bonne diversification du portefeuille de PPP/concessions entre autoroutes, parking et aéroports ; - Modèle de la concession/PPP conforté par la crise de la dette ; - Rendement du titre sécurisé par la récurrence du cash-flow.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au ralentissement économique en France et en Europe et à la montée de la pression fiscale ; - Sensibilité du trafic autoroutier à la hausse du prix de l'essence et à la tendance à la baisse de la mobilité des vacanciers une fois sur leur lieu de séjour ; - Pénalisé par le climat d'incertitude sur le financement des collectivités locales ; - Absence de décollage du marché des PPP/concession pour faire face aux contraintes budgétaires des états européens ; - Statut de valeur défensive remis en cause par les marchés financiers ; - Assimilation hâtive de Vinci par les marchés financiers à une valeur de l'économie régulée, secteur actuellement en berne en Bourse ; - Sensibilité de la valeur à la problématique de financement des collectivités locales françaises.

Comment suivre la valeur

- Valeur traditionnellement défensive et considérée comme protectrice contre l'inflation (indexation des tarifs des péages à l'inflation) ; - Activité Construction étroitement liée à la conjoncture économique ; - Activité Concessions reposant sur une dynamique de long terme (grands projets d'infrastructures) ; - Sensibilité du chiffre d'affaires Concession à la croissance du trafic de véhicules (notamment de celle des poids lourds, plus sensible aux cycles économiques) ; - Marchés financiers en attente de la création de la nouvelle agence française de financement des collectivités locales ; - A surveiller, le concept de " projets bonds " (emprunts obligataires destinés au financement de projets d'infrastructure notamment).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La mauvaise conjoncture a un impact direct sur l'emploi dans le btp. Selon une étude menée par le cabinet KPMG, seules 18% des entreprises du secteur envisagent des embauches d'ici septembre 2013. En 2011 elles étaient 23% à compter embaucher et 28% en 2010. Parmi les entreprises qui n'envisagent pas de recruter 11% souhaitent réduire leurs effectifs (contre 9% en 2011). Si les acteurs pâtissent d'une hausse du prix des matières premières, ils vont devoir également affronter un relèvement de la TVA (de 7% à 10%) pour les travaux de rénovation des bâtiments, en janvier 2014. Selon la Fédération Française du Bâtiment cette mesure devrait entraîner la perte d'au moins 20000 emplois dans le secteur en augmentant les prix dans un contexte difficile. FTB/ACT/