ALCATEL-LUCENT : lourde perte nette au quatrième trimestre

07/02/2013 - 08:36 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent a essuyé au quatrième trimestre une perte nette de 1,372 milliard d'euros, à comparer avec un bénéfice net de 868 millions d'euros, un an plus tôt. L'équipementier télécoms a notamment enregistré une charge pour dépréciation d'actifs de 1,408 milliards d'euros. Le groupe a également annoncé un bénéfice opérationnel ajusté de 117 millions d'euros, représentant 2,9% des revenus, à comparer avec un bénéfice de 279 millions d'euros, représentant 6,7% des revenus, au quatrième trimestre 2011. Les revenus se sont élevés à 4,096 milliards d'euros, en baisse de 1,3%. Alcatel-Lucent a généré 355 millions d'euros de trésorerie sur cette période. Commentant ces résultats, Ben Verwaayen, directeur général d'Alcatel-Lucent, a déclaré : " Ce quatrième trimestre reflète les progrès réalisés dans le cadre du Programme Performance, annoncé en juillet dernier. Nous avons très clairement défini nos choix opérationnels et la manière dont nous nous différencions. " " Nous avons constaté des progrès sur tous ces choix, et terminons l'année 2012 en avance par rapport à nos plans de réduction des coûts. Nous avons traité la moitié des contrats de services gérés qui avaient précédemment un effet dilutif sur la marge, et nous avons démontré une croissance continue et solide dans l'IP et dans l'activité mobile de nouvelle génération. La confiance que nos clients nous témoignent se traduit par la croissance de notre carnet de commande et celle de notre backlog . "

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Ballon d'oxygène en terme de flexibilité financière grâce au crédit syndiqué obtenu mi-décembre 2012 auprès de Goldman Sachs et Credit Suisse.

Les points faibles de la valeur

- Très forte pression sur les prix entretenue par l'atonie du marché des équipements télécoms et les pratiques commerciales très agressives des concurrents chinois ; - Opérateurs incités à rechercher des solutions alternatives susceptibles de minimiser leurs investissements. (Partage de réseau, Femtocell/Smallcell, optimisation du trafic, décentralisation des réseaux) ; - Forte concurrence dans " la course au LTE " (norme proche de la 4G) ; - Forte concurrence dans les services avec un leader comme Ericsson et l'arrivée de nouveaux acteurs (HP, IBM, Akamai, Allot) sur des technologies alternatives ; - Visibilité faible en Europe mais également aux Etats-Unis ; - Portefeuille d'activités très (trop ?) vaste par rapport aux autres équipementiers ; un handicap aux yeux de certains analystes ; - L'opération de rapprochement avec Lucent n'a jamais convaincu les investisseurs ; - Résultats très souvent inférieurs aux attentes des analystes financiers ; - Inquiétudes des investisseurs sur la situation de trésorerie du groupe ; - Déficit sur les fonds de pension entraînant une sortie de cash annuelle non négligeable ; - Aucun dividende versé depuis 2006. Aucune visibilité sur le sujet ; - Valeur très volatile et donc réservée aux investisseurs amateurs de sensations fortes.

Comment suivre la valeur

- Sortie du CAC 40 le 24 décembre 2012 ; - Considéré comme une valeur " value " ; - Valeur très sensible à la parité euro/dollar ainsi qu'à la conjoncture américaine, et ce depuis la fusion entre Alcatel et Lucent ; - Capital très ouvert (flottant supérieur à 90%) avec une part significative d'actionnaires américains ; - Demande d'infrastructures auprès des équipementiers directement liée à la santé des opérateurs télécoms ; - Investissements en équipements de télécommunication étroitement corrélés à la croissance du PIB ; - Valeur pouvant être influencée par les résultats et perspectives des concurrents directs d'Alcatel, notamment Cisco ; - Dossier spéculatif : rumeurs récurrentes de rachat par un groupe chinois ; - A suivre : l'évolution des parts de marché d'Alcatel-Lucent sur de nouveaux segments porteurs comme l'optique terrestre (via l'offre 100 G), le backhaul (via l'offre Ethernet) et l'accès dans les réseaux mobiles (efforts en 3G et 4G actuellement).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

Certains analystes estiment qu'en dépit d'une hausse de 7% des investissements des grands opérateurs, le marché des équipements mobiles devrait baisser de 6% cette année et stagner en 2013. La bataille que se livrent les équipementiers pour se positionner sur la 4G (" Long Term Evolution " ou LTE) s'effectue au détriment de leurs marges. Les acteurs se concentrent sur les métiers les plus rentables et réorganisent leurs activités pour maintenir leur rentabilité. Ainsi Alcatel-Lucent, qui ne cesse de se réorganiser, a récemment présenté son deuxième plan de restructuration en trois ans. Nokia Siemens Networks, qui a supprimé le quart de ses effectifs à travers le monde, a choisi de se focaliser sur les équipements de réseaux pour la téléphonie mobile. FTB/ACT/