PEUGEOT : 4,1 milliards d'euros de dépréciations en 2012

08/02/2013 - 08:24 - Option Finance

(AOF) - PSA Peugeot Citroën a annoncé qu'il enregistrerait 4,13 milliards d'euros de dépréciations dans ses comptes 2012. Le constructeur automobile a justifié ces dépréciations notamment par la prise en compte de ses perspectives dans le contexte de dégradation du marché européen, dont le niveau pourrait rester durablement proche de celui de 2012. Dans le détail, ces dépréciations concernent l'ajustement de valeur des actifs de sa division automobile à hauteur de 3 milliards d'euros et celui de la valeur nette des impôts différés pour 879 millions d'euros. " Cette dépréciation n'entraine aucune sortie de trésorerie. Elle est réversible, et elle ne porte pas sur du goodwill ", a souligné PSA Peugeot Citroën. De plus, les autres ajustements de valeurs constatées sur des actifs spécifiques et les provisions pour contrats onéreux de la division Automobile, enregistrés en résultat opérationnel non courant, s'élèvent à 855 millions d'euros avant impôt sur l'ensemble de l'exercice 2012 (dont 612 millions d'euros déjà enregistrés au premier semestre 2012). Le constructeur automobile a précisé que l'ensemble de ces charges a un impact négatif de même montant sur le résultat net part du groupe de PSA Peugeot Citroën en 2012, mais n'affecte ni sa solvabilité ni sa liquidité. Ces dépréciations d'actifs sont sans impact sur la trésorerie. PSA a accusé au premier semestre 2012 une perte nette de 819 millions d'euros. Ces dépréciations ne remettent pas en cause les objectifs de free cash flow opérationnel du Groupe. PSA Peugeot Citroën confirme son objectif de dette nette à fin décembre 2012, qui devrait s'élever à environ 3 milliards d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Succession d'erreurs stratégiques : segmentation de produits pris en tenaille entre le " low cost " et le haut de gamme et forte pression sur les prix sur le segment B, trop lente internationalisation, constructeur trop isolé ne partageant pas assez ses frais de R&D dans les moteurs et plateformes, plus de 3 milliards d'euros consacrés au rachat d'actions en un peu plus de 10 ans... - Problèmes structurels : surcapacité industrielle structurelle en Europe, des frais de R&D et de capex trop lourds en comparaison des volumes de ventes de véhicules trop faibles ; - Marché automobile européen en berne et devenu structurellement faible ; - Un des constructeurs les plus exposés au marché européen (environ 60% de volumes) ; - Risques d'exécution du plan de redressement en raison de la dégradation conjoncturelle et du caractère " politique " du dossier ; - Faible présence dans les pays émergents ; - Situation financière tendue et risque de dégradation en " junk bonds " de Banque PSA Finance limitant encore un peu plus l'accès au marché du crédit ; - Alliance avec GM jugée trop limitée mais pouvant aussi inciter les autres partenaires de PSA (BMW et Mitsubishi) à déliter leurs liens ; - Incertitude sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot sur les mesures à prendre.

Comment suivre la valeur

- Valeur ultra-cyclique, dépendant directement de la conjoncture économique et du moral des ménages européens ; - A suivre le succès ou non du renouvellement de la 208 et le nouveau plan de restructuration ; - Synergies à dégager de l'alliance avec GM attendues au mieux en 2014 ; - Famille Peugeot réputée pour sa " prudence légendaire " .

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

L'Acea estime que le marché européen devrait se replier de plus de 8% en 2012, à environ 12 millions de véhicules. En France, le Comité des constructeurs français d'automobiles a revu à la baisse ses prévisions pour 2012 : les ventes de voitures particulières devraient reculer de 14% et être inférieures à 1,9 million d'unités, son plus mauvais niveau depuis quinze ans. La situation ne devrait pas s'améliorer en 2013. Dans ce contexte morose, les constructeurs s'adaptent. PSA a mis en place une série de mesures pour réduire ses coûts avec la suppression de 8000 postes en France et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. Opel a déjà mis plus de 11.000 salariés au chômage partiel en Allemagne, soit la moitié de ses effectifs dans le pays. FTB/ACT/