VIVENDI : Lagardère réclame 1,6 million d'euros dans le dossier Canal +

13/02/2013 - 08:28 - Option Finance

(AOF) - Vivendi a confirmé ce matin l'information de presse selon laquelle le groupe a été assigné devant le Tribunal de commerce de Paris par Lagardère, actionnaire à 20% de Canal+ France. Lagardère prétend que la convention de centralisation de trésorerie conclue entre Canal + France et sa maison mère Groupe Canal+, filiale à 100 % de Vivendi, est nulle dans la mesure où elle constituerait une convention réglementée n'ayant pas été préalablement approuvée par le Conseil de surveillance, a indiqué le géant des médias. Lagardère demande en conséquence la restitution, sous astreinte, par Groupe Canal+, de l'intégralité de l'excédent de trésorerie que Canal+ France lui a confié en application de ladite convention, soit la somme de 1.603.872.436 euros, a précisé Vivendi. Ce dernier conteste formellement les allégations de Lagardère quant à la nature de cette convention de trésorerie "qui constitue une convention courante conclue à des conditions normales, ne nécessitant pas d'approbation préalable du Conseil de surveillance de Canal+ France". "Vivendi est d'autant plus surpris par cette assignation que Lagardère a expressément approuvé cette convention dans le cadre de la création de Canal+ France en 2007, qu'elle ne l'a jamais, jusqu'à présent, contestée lors de ses tacites reconductions, et que les Commissaires aux comptes de Canal+ France considèrent, depuis l'origine de la société, que la convention de trésorerie n'est pas une convention réglementée", a ajouté Vivendi. Dans ces conditions, Vivendi considère qu'il s'agit d'une tentative de déstabilisation mise en oeuvre par Lagardère afin de le forcer à racheter sa participation dans Canal+ France. Vivendi n'entend pas se laisser intimider par ces manoeuvres abusives qui portent atteinte à son image et fera valoir tous ses droits. Le groupe a demandé à ses avocats de déposer des plaintes en abus de procédure et réclamera les dommages et intérêts qu'il est en train d'évaluer.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Arrivée bien perçue de Vincent Bolloré au capital pour insuffler un changement stratégique.

Les points faibles de la valeur

- Manque de synergies entre les activités ; - Positionné soit sur des marchés matures, soit sur des marchés faisant face à de nouveaux entrants agressifs ; - Marché dans l'expectative d'un changement de périmètres avec cession d'actifs. Mais cession rapide d'actifs avec une prime de contrôle difficile dans le contexte économique actuel ; - Perspectives morose de l'industrie musicale en raison de facteurs structurels (baisse de la demande de CD, piratage, dégroupage des disques, disponibilité des titres en libre accès à travers les plateformes de partage et les réseaux sociaux...) ; - Environnement de plus en plus concurrentiel dans la téléphonie mobile ; - Forte cyclicité de l'activité jeux vidéo ; - Manque de visibilité sur la distribution future de dividendes ; - Durcissement fiscal en France ; - Image toujours ternie suite aux déboires de l'époque " Messier ".

Comment suivre la valeur

- Valeur défensive du fait de la récurrence des revenus mais perte de son statut de valeur de rendement ; - Nombreuses rumeurs de démantèlement depuis le printemps 2012 ; - Entrée du Groupe Bolloré au capital annonciatrice, selon les analystes, d'un changement imminent de stratégie ; - A suivre, donc, la modification du périmètre d'activités attendue par le marché (cessions du brésilien GVT et de Maroc Telecom, recentrage sur les Médias puis sortie organisée de SFR ?) ; - A suivre l'orientation stratégique de SFR pour contrer l'arrivée de Free Mobile ; - A suivre également, la stratégie de diversification de Canal+ dans la télévision gratuite et la montée en puissance d'Al-Jazeera en France.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La concurrence du numérique pénalise fortement certains titres de presse papier aux Etats-Unis. L'hebdomadaire Newsweek a annoncé l'arrêt définitif de son édition imprimée. Le magazine américain va passer au "tout numérique" début 2013 avec une version payante. Selon la société américaine eMarketer, les investissements publicitaires sur Internet devraient dépasser, pour la première fois, cette année aux Etats-Unis les dépenses sur les supports papier, soit 37,3 milliards de dollars prévus pour le numérique contre 34,3 milliards pour le format papier. L'agence ZenithOptimedia prévoit que la part des investissements des annonceurs dans les magazines par rapport à l'ensemble des médias dans le monde devrait tomber en-dessous des 8% en 2014 (contre 10% en 2010). FTB/ACT/