DANONE : résultats supérieurs aux attentes, plan d'économies et prévisions prudentes

19/02/2013 - 08:30 - Option Finance

(AOF) - Danone a publié des résultats annuels supérieurs aux attentes. Pour autant, le géant français de l'agroalimentaire a annoncé un plan d'économies de 200 millions d'euros en Europe en 2013 et 2014, marqué notamment par la suppression d'environ 900 postes dans 26 pays européens. En 2012, Danone a réalisé un résultat net courant de 1,818 milliard d'euros, en hausse de 0,9% à données comparables. Le résultat opérationnel courant s'est établi à 2,958 milliards, en progression de 1,8% à données comparables. Le consensus visait 2,920 milliards. La marge opérationnelle courante a baissé de 50 points de base à 14,18%. Le chiffre d'affaires a progressé de 5,4% en données comparables à 20,869 milliards d'euros. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient sur 20,746 milliards. Le free cash-flow a progressé de 11,4% pour atteindre 2,088 milliards, soit 10% du chiffre d'affaires, dépassant ainsi l'objectif de 2 milliards d'euros de free cash-flow fixé dès 2009 par le groupe pour l'année 2012. Fort de cette publication, Danone propose le paiement d'un dividende de 1,45 euro par action, contre 1,39 euro un an plus tôt. Les analystes attendaient 1,46 euro. Qualifiant 2013 de nouvelle année de transition, le groupe vise une croissance de son chiffre d'affaires d'au moins 5% en données comparables, une baisse de sa marge opérationnelle courante de 50 à 30 points de base en données comparables et un free cash-flow autour de 2 milliards d'euros hors éléments exceptionnels. A la suite de son programme d'économies, Danone entend retrouver dès 2014 une croissance organique forte et rentable.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Fort dynamisme en termes d'offre : politique d'innovation constante et grande réactivité à la demande des consommateurs ; - Structure très décentralisée et forte culture entrepreneuriale des équipes locales conférant une capacité d'adaptation très rapide ; - 4 marques dépassant le seuil des 500 millions d'euros de chiffres d'affaires, contre une seule il y a 5 ans.

Les points faibles de la valeur

- Plus fragile que Nestlé ou Unilever en cas de turbulences économiques dans les pays matures en raison d'un profil encore trop européen (environ 50 % de l'EBIT 2011) et moins diversifié en termes de métiers avec une prédominance de la division Produits Frais Laitiers ; - Ralentissement de la croissance des produits laitiers sur les deux marchés clés : Etats-Unis et Russie ; - Forte concurrence des MDD (marques de distributeurs) ; - Confronté à une tendance difficile sur la consommation en Europe, notamment en Espagne ; - Prix structurellement élevés des matières premières (lait et emballage) ; - Résultats 2012 et 2013 pénalisés par les lourds investissements dans les process industriels, packagings et développement de la force de vente dans les pays émergents ; - Statut de valeur défensive remis en cause par la révision récente des prévisions de rentabilité opérationnelle ; - Difficultés structurelles du pôle Eaux (16% du chiffre d'affaires) ; - Succession d'échecs sur les produits laitiers orientés " santé " ; - Concurrence croissante dans les pays émergents de la part d'acteurs locaux.

Comment suivre la valeur

- Remise en cause du statut de valeur de croissance défensive ; - Disparition de la prime attribuée par le marché face à Nestlé (liée à une croissance organique de Danone supérieure) ; - A suivre la nécessaire stratégie d'ajustement et de repositionnement en Europe du Sud (France, Italie, Espagne), notamment dans les Produits laitiers frais ; - A suivre la politique d'acquisitions de taille modeste dans les divisions médicale, nutrition infantile, ou produits laitiers pour dynamiser sa croissance, notamment dans les pays émergents ; - Groupe opéable (flottant supérieur à 70% et pas d'actionnaire de référence). Mais OPA difficile en raison d'un vaste ensemble de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'OPA) ; - Les rumeurs de cession de son pôle Eaux, dont font partie Evian et Badoit, sont récurrentes ; - Les ambitions des américains Pepsi et GMills dans les produits laitiers sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Changement majeur parmi les acteurs du secteur agroalimentaire. La scission de Kraft Foods a en effet donné naissance à un nouvel acteur majeur du secteur, qui cherche à renforcer ses positions en Europe dans le domaine du snacking. Le groupe a été rebaptisé Mondelez International depuis la scission des activités américaines d'épicerie début octobre. Le numéro deux mondial de l'agroalimentaire est prêt à réaliser des acquisitions, en particulier dans les pays émergents, qui génèrent une grande partie de son activité (44%). Il multiplie également les innovations pour consolider ses positions sur le marché du " snacking ", qui représente une valeur de 335 milliards de dollars en Europe. Le groupe, qui détient une part de marché de 3,5%, souhaite accroître cette dernière à 4,5%. FTB/ACT/