LAFARGE veut ramener sa dette à moins de 10 milliards le plus tôt possible en 2013

20/02/2013 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a publié un résultat net part du groupe 2012 de 432 millions d'euros, en recul de 27%. Le premier cimentier mondial avait bénéficié d'une plus-value exceptionnelle de 466 millions d'euros en 2011 à la suite de la cession des actifs plâtre. Retraité des éléments exceptionnels, le résultat net part du groupe est en hausse de 70% à 772 millions d'euros. L'Ebitda est ressorti à 3,45 milliards d'euros, en hausse de 7%. La marge brute d'exploitation a augmenté de 80 points de base à 21,8%. Le chiffre d'affaires a progressé de 3,5% à 15,816 milliards d'euros. Il a été soutenu par les hausses de prix mises en oeuvre dans toutes ses activités en réponse à l'inflation des coûts de production, et par la croissance dans les pays émergents. Les analystes interrogés par Thomson Reuters attendaient en moyenne un bénéfice net de 667 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 15,93 milliards. Sa dette nette s'élevait à 11,317 milliards d'euros à la fin de l'année 2012, en repli de 5%. Au sujet de ses perspectives, Lafarge maintient son objectif de ramener sa dette à moins de 10 milliards d'euros le plus tôt possible en 2013. Le montant des investissements pour 2013 sera limité initialement à 800 millions d'euros. " Des cessions supplémentaires - au-delà de l'objectif 2012 annoncé d'un milliard d'euros - pourraient conduire à une révision à la hausse de ce niveau d'investissements, tout en maintenant notre objectif de réduction de l'endettement ", a précisé le premier cimentier mondial. Globalement, le groupe anticipe une demande de ciment en hausse et une croissance de ses marchés comprise entre 1 et 4% en 2013 par rapport à 2012. Les marchés émergents restent le principal moteur de croissance de la demande. Les prix devraient être en hausse sur l'année 2013, et l'inflation des coûts devrait se poursuivre, quoiqu'à un rythme légèrement plus modéré qu'en 2012. Bruno Lafont, PDG du premier cimentier mondial a déclaré : " Je suis convaincu de notre capacité à atteindre d'ici fin 2014, la quasi-totalité de notre plan 2012-2015 visant à générer 1,75 milliard d'euros d'Ebitda additionnel grâce à nos actions en matière de réduction de coûts et d'innovation, soit presqu'un an plus tôt que notre objectif initial. En 2013, ces mesures devraient contribuer à l'Ebitda à hauteur de 650 millions d'euros ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Accélération de la politique d'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables ; - Accélération du désendettement ; - Retour aux bénéfices attendu, pour la première fois depuis 2007.

Les points faibles de la valeur

- Encore sensible à l'atonie de la croissance en Europe ; - Révision des dépenses d'infrastructures avec les plans d'austérité en Europe ; - Sensibilité à la montée du risque géopolitique au Moyen-Orient. - Situation financière toujours tendue ; - Réduction du dividende pour alléger l'endettement ; - Baisse des investissements de capacité pouvant hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement correlées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - 25% à 30% du coût de production du ciment dépend du coût de l'énergie ; - Sensibilité à la parité euro/dollar ; - A suivre le plan stratégique 2012-2015 avec des objectifs jugés ambitieux au vue de l'environnement conjoncturel ; - Effet de levier sur les résultats à attendre lors de la reprise de l'activité en raison de la réduction de la structure de coûts. Potentiel de redressement jugé sous-estimé par certains analystes ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence (Groupe Bruxelles Lambert et NNS) et non impliqués par une action de concert.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Selon l'agence de notation Fitch les conditions de marché restent difficiles pour les grands cimentiers, et les perspectives, incertaines. Toutefois elle considère que les effets des mesures de réduction de coûts devraient peu à peu porter leurs fruits, conduisant à une légère amélioration de la performance opérationnelle du secteur en 2013. Face à un marché européen en crise, les grands cimentiers misent sur les marchés émergents. Ainsi pour Ciments Français, l 'Amérique latine et l'Asie sont les seules zones de croissance. De plus les plans de restructuration sont parfois renforcés face aux difficultés qui perdurent sur le marché européen et à une inflation des coûts. HeidelbergCement a économisé sur neuf mois 241 millions d'euros contre un objectif annuel de 200 millions. FTB/ACT/