AIR FRANCE-KLM réduit sa perte opérationnelle en 2012

22/02/2013 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM a publié une perte nette de 1,19 milliard d'euros sur l'exercice 2012 après 471 millions de charges de restructuration contre une perte nette de 809 millions d'euros un an plus tôt. La compagnie aérienne a enregistré une perte d'exploitation de 300 millions d'euros contre 353 millions d'euros au 31 décembre 2011 tandis que l'Ebitdar a atteint 2,405 milliards d'euros, en hausse de 9,7%. Le chiffre d'affaires total s'est élevé à 25,63 milliards d'euros (+5,2% après un effet de change favorable de 2,7%). Les charges d'exploitation sont en hausse de 1,8% hors carburant et de 4,9% après carburant et un effet de change défavorable de 3%. La principale variation est la facture carburant qui augmente de 890 millions d'euros à 7,33 milliards d'euros, en raison principalement de l'appréciation du dollar. Sur l'année, l'activité passage a enregistré un trafic et des capacités en hausse respectivement de 2,1% et de 0,6%. Dans l'activité cargo, le trafic a fortement chuté (-6,3%) pour des capacités en baisse de 3,5% amenant ainsi un recul de 1,9 point du coefficient de remplissage à 64,5%. La dette nette est passée de 6,51 milliards d'euros au 31 décembre 2011 à 5,97 milliards d'euros au 31 décembre 2012 grâce notamment à la cession d'une partie des titres Amadeus. A propos de ses perspectives, le groupe estime que l'année 2013 s'ouvre dans un environnement incertain, toujours marqué par une forte volatilité du prix du pétrole et des changes. Dans ce contexte, le groupe maintiendra un strict contrôle des capacités et des investissements. Par ailleurs, le plan Transform 2015 va se déployer totalement. Dans ces conditions, le groupe a pour objectif la poursuite de la réduction des coûts unitaires à change et prix du carburant constants et de la dette nette.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Flotte rajeunie ; - Forte exposition aux pays émergents via des partenariats régionaux.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité limitée sur l'activité en raison du contexte économique ; - Concurrence accrue du TGV, des compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair et des Compagnies aériennes des Etats du Golfe ; - Accords d'entreprise inadaptés à l'environnement actuel du transport aérien et pesant sur la productivité du groupe. Négociation d'un nouvel accord collectif toujours délicate avec risque de mouvements sociaux ; - Sensibilité aux décisions " politiques " (ex : débarquement express de Pierre-Henri Gourgeon à l'automne 2011) ; - Endettement important ; - Sensibilité aux troubles géopolitiques dans le Monde Arabe.

Comment suivre la valeur

- Valeur de retournement (c'est-à-dire en voie de redressement) ; - Valeur très volatile compte tenu de ses spécificités (endettement, risques sociaux, impact des éléments exogènes tels que le prix du carburant...) ; - Activité directement liée au trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs, aux intempéries, et au climat général (troubles géopolitiques, guerres, craintes d'attentats, épidémies) ; - Momentum sur le titre alimenté par la mise en place du plan Transform 2015 ; - Autre impératif : accélération des réformes structurelles (repositionnement sur le court-moyen courrier et le long courrier, optimisation du fonctionnement des services en aéroports et des escales, accélération de la transformation du cargo, développement de la maintenance et de l'entretien d'avions) ; - A suivre également la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas amélioré) ; - Restructurations structurelles indispensables pour espérer participer à une prochaine vague de consolidation sectorielle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association Internationale des Transports Aériens (Iata) table pour cette année sur un profit cumulé de 4,1 milliards de dollars (5 fois moins qu'en 2010) pour les compagnies aériennes dans le monde. Parmi elle, les compagnies nord-américaines devraient enregistrer un profit de 1,9 milliard de dollars. De même les compagnies d'Asie-Pacifique devraient engranger des profits de 2,3 milliards de dollars. En revanche les compagnies européennes devraient afficher des pertes de 1,2 milliard de dollars. L'Iata a multiplié par deux ses estimations de pertes depuis mars. Cette tendance souligne l'essoufflement du modèle des compagnies européennes traditionnelles (Legacy). Pour l'année prochaine l'Iata estime que la progression des bénéfices au niveau mondial devrait quasiment doubler par rapport à 2012, à 7,5 milliards de dollars. FTB/ACT/