VICAT : la France et l'Afrique plombent les résultats

08/03/2013 - 11:51 - Option Finance

(AOF) - Le titre de Vicat s'effrite de 0,07% à 44,87 euros après la publication de ses résultats 2012, qualifiés de "sans surprise majeure" par les analystes de la place financière parisienne. Même si l'activité des usines en Inde ou au Kazakhstan sont en phase de montée en régime, la morosité de l'activité en France ainsi qu'en Égypte pèse largement sur les résultats. En 2012, le résultat net part du groupe est en recul de plus de 20% à 129 millions d'euros contre 164 millions l'année précédente. L'Ebitda a dévissé de 10,9% à 437 millions d'euros et la marge correspondante est passée de 21,7% à 19,1%. D'ailleurs, ce recul se constate dans toutes les régions avec une emphase en France et en Afrique. Dans l'hexagone, la marge d'Ebitda est passée de 21,5% à 18,5% tandis que dans la région d'Afrique et du Moyen Orient, celle-ci a reculé de 29,7% à 22,8%. La baisse des volumes en Egypte, les conditions sécuritaires et les difficultés d'approvisionnement en gaz expliquent la mauvaise performance de cette dernière région. Quant au chiffre d'affaires, celui-ci a timidement progressé de 1,2% à 2,3 milliards mais s'est effrité de 0,2% à périmètre et taux de change constants. Malgré la chute de ses résultats, Vicat va maintenir le paiement d'un dividende de 1,5 euro par action. Le groupe qui ne donne pas de perspectives chiffrées pour 2013, confie pourtant des tendances par pays. Ainsi, les prix sont attendus en hausse dans quasiment tous les pays, hormis l'Afrique de l'Ouest, en raison d'une pression concurrentielle, et en Inde où le groupe a qualifié l'environnement prix de "volatil". Quant aux volumes, le discours est lui aussi plutôt positif : ils sont attendus en hausse dans tous les marchés, sauf en France où ils devraient continuer de se rétracter au premier semestre. (M.T)

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Passé du statut d'opérateur local à celui d'acteur diversifié multi-régional ; - Rééquilibrage des actifs de production dans les zones de croissance (à70% dans les pays émergentes désormais). Très actif sur les marchés porteurs du pourtour méditerranéen et sur des marchés de niche comme le Kazakhstan ; - Réel savoir-faire en matière de développement par petites touches à l'international ; - L'un des outils de production les plus performants lui permettant notamment d'utiliser des énergies moins chères que ses concurrents ; - Niveau d'endettement très modéré.

Les points faibles de la valeur

- Encore 40% de l'activité en France ; - Exposé aux risques géopolitiques en raison de son implantation au Kazakhstan (9% du CA) et en Afrique-Moyen Orient (18% du CA) ; - Décote par rapport aux autres acteurs du secteur malgré de bons fondamentaux ; - Flottant faible (environ 30%) ; - Faible rendement ; - Pas de caractère spéculatif (capital verrouillé).

Comment suivre la valeur

- Valeur cyclique dépendant du secteur de la construction ; - Soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers ; - A suivre la politique d'accroissement des capacités de production, pour faire face à la demande dans les pays émergents ; - Les investissements réalisés en Inde et au Kazakhstan et la montée en puissance de ces unités de production devraient désormais se traduire dans les résultats.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Selon l'agence de notation Fitch les conditions de marché restent difficiles pour les grands cimentiers, et les perspectives, incertaines. Toutefois elle considère que les effets des mesures de réduction de coûts devraient peu à peu porter leurs fruits, conduisant à une légère amélioration de la performance opérationnelle du secteur en 2013. Face à un marché européen en crise, les grands cimentiers misent sur les marchés émergents. Ainsi pour Ciments Français, l 'Amérique latine et l'Asie sont les seules zones de croissance. De plus les plans de restructuration sont parfois renforcés face aux difficultés qui perdurent sur le marché européen et à une inflation des coûts. HeidelbergCement a économisé sur neuf mois 241 millions d'euros contre un objectif annuel de 200 millions. FTB/DIV/6