Chine : l'euphorie n'est pas encore là

Chine : des statistiques peu réjouissantes

La publication des dernières statistiques d'activité chinoise ne font pas rêver. La croissance annuelle de la production industrielle est repassée en-dessous des +10% (+9,9%) sur janvier-février, après avoir atteint +10,3% en décembre. Ces chiffres restent cependant peu fiables pour beaucoup d'analystes qui, à l'image d'Aurel BGC, leur associent ceux de la production d'électricité chinoise. Mais, une fois de plus, pas de quoi s'enthousiasmer : avec une progression à +3,4%, la production d'électricité est en net recul par rapport à son rythme de croissance de fin de l'année dernière (de +6 à +8%). La croissance des ventes au détail sur janvier et février a elle aussi connu un net ralentissement. Avec une progression de +12,3% en valeur, les ventes au détail ont bien moins progressé qu'en décembre dernier (+15,2%). « Cette croissance sur janvier/février est la plus faible depuis 2004 », précisent les analystes Aurel BGC. En cause ? Le ralentissement des ventes lors de la période du nouvel an chinois (+14,7%). Deux facteurs peuvent permettre d'expliquer ce phénomène, d'après Aurel BGC : d'une part « la volonté du gouvernement de réduire les dépenses des officiels et des entreprises publiques pendant la période des fêtes », mais aussi « la forte progression du nombre de voyageurs hors Chine (Hong Kong, Europe...) ». Pas d'euphorie non plus concernant les ventes de voitures, qui ont reculé de -13,6% sur un an en février, selon l'association chinoise des constructeurs automobiles. En 2012, les ventes de véhicules automobiles avaient progressé de +4,3% sur toute l'année. Enfin, les prix à la consommation ont augmenté de +3,2% en février, enregistrant ainsi une forte hausse par rapport aux +2% estimés en janvier. « L'analyse de cette dernière statistique est toutefois délicate, les prix ayant été tirés à la hausse pendant la période du nouvel an chinois », précisent les analystes Aurel BGC. Une inflation qui fait cependant craindre un resserrement des conditions de crédits, comme cela a déjà été le cas en février, afin de limiter le risque de bulles.

Chine : l'immobilier flambe

Si la consommation chinoise n'a pas été flamboyante, ce n'est pas le cas de l'immobilier résidentiel chinois, qui a connu un véritable engouement en février. Les ventes de logements ont en effet bondi de près de +78% sur un an pour la période des deux premiers mois de l'année. Un chiffre au demeurant inquiétant, faisant craindre une véritable bulle immobilière chinoise. Aurel BGC précise que le gouvernement chinois a d'ores et déjà annoncé «de nouvelles mesures destinées à gêner la croissance des transactions ». Une accumulation de déceptions, mais une bonne nouvelle pour finir : l'investissement chinois a connu une légère accélération, avec une hausse de 21,2% sur un an en janvier-février, contre 20,6% en décembre dernier.

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