EADS débauche le Vice-Président exécutif en R&D de PSA

12/03/2013 - 16:28 - Option Finance

(AOF) - Le Conseil d'administration d'EADS a validé la nomination de Guillaume Faury au poste de Président exécutif (CEO) d'Eurocopter et Membre du Comité exécutif du Groupe EADS, à compter du 1er mai et à la suite de la démission de Lutz Bertling. A la tête de la Division Hélicoptères d'EADS depuis le mois de novembre 2006, Lutz Bertling a récemment exprimé le souhait de quitter le Groupe pour poursuivre sa carrière professionnelle en Allemagne. Actuellement en poste au sein de Peugeot SA, Guillaume Faury occupait la fonction de Vice-Président exécutif pour la Recherche & Développement depuis 2010 et siégeait au Directoire depuis 2009. Ingénieur navigant d'essai, Guillaume Faury, a exercé plusieurs hautes fonctions de management au sein d'Eurocopter entre 1998 et 2008, avant de rejoindre Peugeot. Il a notamment été Ingénieur en chef du programme EC225/725, responsable du département Essais en vol Hélicoptères lourds, Vice-Président exécutif des Programmes commerciaux, puis Vice-Président exécutif pour la Recherche & Développement. Il a également siégé au Comité exécutif d'Eurocopter.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Succès commercial de l'A380 ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Refonte de la gouvernance, décidée fin 2012, vers un schéma plus traditionnel et simplifié ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par : (i) les cessions de titres à venir en 2013 suite à la sortie programmée de Lagardère et Daimler, et malgré le programme de rachat de 15% du capital ; (ii) l'ouverture, en septembre 2012, de négociations pour une fusion avec le britannique BAE dans la Défense puis de l'annonce, en octobre 2012, de leur échec ; - Echec suscitant de nouvelles inquiétudes : crédibilité du management, flou sur la stratégie de rééquilibrage des activités civiles-militaires, recrudescence des interférences des Etats dans la gestion du groupe ; - Déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé ; - Risques persistants sur le programme A350 ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Secteur du transport aérien pénalisé par le durcissement des conditions de crédit ; - Activités Défense exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation des résultats d'EADS à ceux d'Airbus ; - Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires ; - Prévisions de livraisons d'avions = indicateur clé pour évaluer la santé des compagnies aériennes ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques. A suivre notamment ceux dans les pays émergents (en septembre en Chine et en novembre à Dubaï); - A suivre la publication, au 1er semestre 2013, des résultats de la revue stratégique en cours ; - A suivre également le développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - A suivre le tour de table d'EADS et l'éventuelle arrivée de nouveaux actionnaires stratégiques ; - A surveiller également les ambitions de la Chine dans l'aviation civile.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Airbus estime que la Chine sera le premier marché aérien mondial en 2031, devançant ainsi les Etats-Unis. A cette date la Chine devrait représenter 10,4% du trafic mondial. La Chine ne représente pas seulement un formidable potentiel pour les avionneurs. Elle constitue également un défi car le constructeur aéronautique chinois AVIC (China Aviation Industry Corporation) va investir 10 milliards de yuans (1,25 milliard d'euros) dans le développement d'un moteur de pointe. Cet évènement, qui représente une menace pour un acteur comme Safran, souligne la volonté de ce pays de devenir une grande puissance aéronautique. Comac, filiale d'AVIC, se positionne déjà clairement comme le concurrent d'Airbus et Boeing en lançant le C919, un appareil moyen-courrier, à l'horizon 2016. FTB/ACT/