BIOMERIEUX : résultat net en recul de 16,4% en 2012

13/03/2013 - 08:17 - Option Finance

(AOF) - BioMérieux a publié un résultat net en repli de 16,4% en 2012 à 134 millions d'euros tandis que son résultat opérationnel a diminué de 4,2% à 235 millions. Le chiffre d'affaires de l'exercice 2012 s'est établi à 1,570 milliard d'euros contre 1,427 milliard en 2011, soit une hausse de 10% en euros. Il reflète une croissance de 6,8% à devises constantes, dont une progression de 3,7%, hors variations du périmètre d'activité (principalement les acquisitions d'AES et d'ARGENE et la cession de Dima Diagnostika). Le consensus Thomson Reuters attendait un résultat net de 170 millions d'euros et un résultat opérationnel de 264,7 millions. La marge brute a progressé de 7% à 814 millions d'euros. Elle a bénéficié de la progression de l'activité et de l'impact favorable du change. A contrario, le poids grandissant des pays émergents dans le chiffre d'affaires a pesé sur les prix moyens de ventes ainsi que sur les frais de port. Fort de ces résultats, BioMérieux propose de verser un dividende inchangé de 0,98 euro par action. A propos de ses perspectives, le spécialiste du diagnostic in vitro a confirmé son objectif de chiffre d'affaires pour 2013. Le groupe prévoit de réaliser une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 3 et 5%, à devises et périmètre constants. Il cible un résultat opérationnel courant compris entre 255 et 270 millions d'euros, contre 260 millions d'euros en 2012 (+1,1%).

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Plus de 25% du CA dans les pays émergents, l'un des taux les plus élevés du secteur ; - Modèle économique solide fondé sur les revenus récurrents des ventes de réactifs (85% du chiffre d'affaires) et un mix produit positif : nouveaux automates, enrichissement des menus par des tests à forte valeur ajoutée, montée en puissance de la biologie moléculaire et du théranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements, considérée comme l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain) ; - Situation financière saine.

Les points faibles de la valeur

- Directement touché par la conjoncture en Europe de l'Ouest (50% du CA), notamment en Europe du Sud ; - Pénalisé par les différents programmes d'austérité sur les systèmes de santé (baisse de remboursement et/ou retards dans les programmes d'investissement des hôpitaux) ; - Pressions sur la marge opérationnelle courante compte tenu des investissements de développement en cours ; - Moindre visibilité sur la soutenabilité du business model avec la suspension du plan stratégique à horizon 2015 et l'absence de nouvelles prévisions. - Dynamique des Emergents insuffisante pour compenser l'atonie en Europe ; - Présence jugée trop faible aux Etats-Unis (moins de 25% des ventes) ; - Investisseurs refroidis par le changement de direction intervenu début 2011 (groupe désormais dirigé par l'ex-patron d'Ipsen, Jean-Luc Bélingard).

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur " défensive " remis en cause par les difficultés actuelles en Europe ; - Déploiement progressif des différents relais de croissance mis en place par le groupe (pays émergents, lancement de cinq nouvelles plateformes à partir de fin 2012...) et traduction comptable et financière au-delà de 2013 ; - Revue stratégiques des domaines d'activité les plus importants en cours.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Les perspectives ne sont pas très bonnes pour l'industrie pharmaceutique mondiale. La pression sur les prix s'accroit en Europe et les systèmes d'évaluation des médicaments deviennent plus exigeants. Le cabinet de conseil IMS estime que les trois quarts de la croissance du marché pharmaceutique viendront des pays émergents dans les cinq prochaines années, contre seulement 6% pour l'Europe et 17% pour les Etats-Unis. Cette croissance se réalisera essentiellement au profit des génériques. Le faible dynamisme du marché européen provient du contrôle des dépenses de médicaments mis en place dans les principaux pays, dont la France. Quant aux innovations, elles doivent être réalisées dans un cadre beaucoup plus contraignant. Les laboratoires devront donc financer des essais cliniques coûteux, à réaliser régulièrement après la commercialisation des molécules. FTB/ACT/