GROUPE EUROTUNNEL présente une réponse détaillée à la Commission de la Concurrence britannique

15/03/2013 - 10:11 - Option Finance

(AOF) - Groupe Eurotunnel a remis sa réponse à Commission de la Concurrence britannique. Dans un rapport préliminaire dévoilé le 19 février dernier, cette dernière avait conclu à la nécessité que le groupe français (via sa filiale MyFerryLink) se retire du marché Transmanche pour sauvegarder la concurrence. Le Groupe Eurotunnel conteste cette analyse. Il s'étonne que, pour préserver la concurrence, il faille commencer par faire disparaître un opérateur. Après la liquidation de SeaFrance, il a participé à une cession des actifs de la défunte compagnie organisée par le Tribunal de Commerce de Paris, ouverte à tous, et a présenté la meilleure offre, rappelle le groupe. De plus, cette acquisition a été approuvée après un examen détaillé des autorités de la concurrence françaises moyennant certaines restrictions, seulement sur le fret, notamment l'interdiction de vendre des offres couplées Tunnel/ferry. Dans ce cadre, "il apparaît que l'analyse préliminaire de la Commission de la Concurrence britannique est incohérente avec la décision des autorités de la concurrence française", estime Groupe Eurotunnel. Par ailleurs, la société dit considérer l'activité maritime MyFerryLink comme complémentaire de celle du Shuttle, notamment pour les trafics qui ne peuvent être admis dans le Tunnel, et pour offrir une alternative à ses clients en cas d'indisponibilité de son infrastructure. Groupe Eurotunnel n'imagine pas mettre en danger les activités des deux opérateurs actuels. "DFDS a d'ailleurs déclaré récemment avoir multiplié par 6 son activité transmanche et a affirmé par voie de presse son engagement irréversible d'être présent sur le Détroit", souligne le groupe. Actuellement, MyFerryLink représente sur le segment camions entre Douvres et le Continent, une part de marché de 4%, contre 32% à P&O et 22,4% à DFDS. Groupe Eurotunnel, au contraire de la Commission de la Concurrence britannique, considère avoir augmenté la concurrence sur le marché des ferries. Le maintien de MyFerryLink qui vise au plus une part de marché de 8%, ne peut être que positif pour les clients qui ont d'ailleurs déclaré, dans l'étude menée par la Commission de la Concurrence britannique, leur satisfaction à l'égard de la présence de ce nouvel opérateur. Groupe Eurotunnel rappelle que le Tribunal de Commerce de Paris a assorti la cession des actifs de Seafrance d'une interdiction de revente des navires, ou, plus généralement, de toute forme d'aliénation, pour protéger les emplois créés en France et en Grande-Bretagne. En conclusion, le groupe français se dit confiant dans la Commission de la Concurrence britannique pour ne pas préconiser des restrictions qui seraient disproportionnées ou juridiquement inapplicables.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Nouveaux trains dans le tunnel générant un chiffre d'affaires additionnel sans coûts additionnel majeur ; - L'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Tour de table désormais mieux équilibré avec plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%).

Les points faibles de la valeur

- Méfiance toujours très forte, notamment des particuliers, envers la valeur après des années de déboires boursiers ; - Manque de catalyseurs à court-terme : période post-JO de Londres, ralentissement économique, pas de nouvelle destination avant 2013 au mieux ; - Capacité encore limitée à faire passer des hausses de tarifs ; - Concurrence des compagnies aériennes entre Paris et Londres ; - Dette financière sous contrôle mais encore significative ; - Acquisition de trois navires de SeaFrance mal comprise par les investisseurs (activité très concurrentielle et soumise à des aléas extérieurs comme les conditions climatiques ou le prix du pétrole). Néanmoins pas de risque opérationnel pour Eurotunnel (navires loués à une société d'exploitation).

Comment suivre la valeur

- Changement de statut boursier ; - Valeur intégrée dans plusieurs indices boursiers de référence ; - Appelée à devenir, à terme, une valeur de rendement à l'instar des autres concessionnaires cotés ; - Décalage persistant entre la modestie des résultats financiers et la santé financière recouvrée (free cash flow positif depuis 2008) ; - Sensibilité à la conjoncture économique, notamment en France, Royaume-Uni et Belgique, et aux flux touristiques entre ces pays ; - Corrélation positive avec la livre sterling ; - Catalyseurs boursiers : nouvelles destinations (Amsterdam, Frankfurt, Cologne) à l'étude et possible arrivée de nouvelles compagnies ferroviaires (Deutsche Bahn en 2015) ; - A suivre, les initiatives du groupe pour croître dans le fret ferroviaire.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Certains analystes ne sont pas confiants pour le secteur européen des "Utilities", en particulier pour les groupes exposés aux prix de l'énergie, comme GDF Suez. De même, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a indiqué que, si les entreprises de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) bénéficiaient d'une perspective globalement stable en matière de notation pour 2013, la perspective est toutefois négative pour le secteur des services aux collectivités. Ce secteur devrait demeurer sous pression en 2013 car, au sein de l'Union européenne, les contraintes réglementaires seront renforcées. La directive sur l'efficacité énergétique va contraindre les intervenants à contribuer à la baisse de la consommation à hauteur de 1,5 % par an à compter de 2014. FTB/ACT/