Pour Allianz GI, les incertitudes politiques menacent le potentiel de croissance économique

15/03/2013 - 14:45 - Option Finance

(AOF / Funds) - Selon Andreas Utermann, directeur Monde des investissements (Global Chief Investment Officer) chez Allianz Global Investors, les incertitudes politiques potentielles en Europe et aux États-Unis restent le principal facteur de risque pesant sur l'économie cette année. En Europe, il pense que le retrait programmé des mesures d'assouplissement monétaire par la Banque centrale européenne et l'amélioration des balances commerciales au sein de la zone euro pourraient favoriser une appréciation de l'euro, à condition que les tensions sur les marchés ne se ravivent pas durant l'année. Or, tout récemment, les élections italiennes ont à nouveau montré la sensibilité des marchés aux incertitudes politiques. " Selon nous, la situation fondamentale de l'Italie (troisième économie de la zone euro) reste solide, en dépit du niveau élevé de la dette. Mais l'environnement politique pourrait à tout moment être source d'instabilité, car il existe un réel risque que les partis anti-européens obtiennent la majorité ou, tout du moins, que le gouvernement se retrouve dans l'incapacité d'engager les réformes qui s'imposent. " Cependant, Andreas Utermann reste convaincu que certains signes annoncent une dissipation progressive des tensions au sein de la zone euro, augurant d'un retour vers une croissance positive au cours du second semestre 2013 qui mettrait un terme à la récession. Mais la stabilité de l'Union européenne (UE) - au-delà de la seule zone euro - reste un pré-requis essentiel à toute prévision fiable sur les marchés : à cet égard, "le débat lancé par David Cameron sur le rôle du Royaume-Uni au sein de l'UE constitue selon nous un signe très positif. Un référendum ne marquerait pas le début de la fin, mais plutôt celui d'un échange constructif. Un tel débat permet de rappeler à l'opinion publique l'intérêt social d'une Europe unifiée, au-delà des seuls avantages économiques. L'UE, prise dans son ensemble, peut offrir davantage de solutions aux difficultés actuelles, comme le chômage élevé des jeunes en Espagne, que n'en disposent les pays pris individuellement, facilitant ainsi le retour à une situation compétitive plus solide." Aux Etats-Unis la situation reste délicate. Les coupes budgétaires automatiques, effectives depuis le 1er mars, à la suite de la décision du président Barack Obama, constituent à la fois un poids pour l'économie américaine et un signal sur son orientation : "Ces coupes budgétaires, qui représenteront 85 milliards de dollars d'ici la fin du mois de septembre, seront indéniablement douloureuses. Mais elles pourraient également accroitre la pression en vue d'un compromis dans les négociations en cours sur le budget", précice Andreas Utermann. Les conséquences sur la croissance économique restent gérables à ce stade, et une récession devrait pouvoir être évitée. Cependant, il est essentiel que le pays parvienne à trouver une solution pérenne pour la gestion de son déficit budgétaire afin de soutenir son potentiel de croissance. AUT/MAF