AIR FRANCE-KLM : émission d'OCEANE jusquà 550 millions d'euros

20/03/2013 - 08:31 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM lance une émission d'obligations à option de conversion et/ou d'échange en actions nouvelles et/ou existantes (OCEANE) avec délai de priorité d'un montant d'environ 480 millions d'euros, susceptible d'être porté à un montant maximum d'environ 550 millions d'euros, à échéance 15 février 2023. Les actionnaires d'Air France-KLM au 19 mars 2013 bénéficient d'un délai de priorité de trois jours de bourse pour passer un ordre de souscription, soit du 20 mars 2013 au 22 mars 2013 (17h00, heure de Paris) inclus (sous réserve des restrictions de placement applicables). Cet ordre pourra porter sur un montant maximum en euros correspondant à leur quote-part respective dans le capital d'Air France-KLM appliquée au montant maximum de l'émission, soit environ 550 millions d'euros. L'Etat français a décidé de souscrire à cette émission dans le cadre du délai de priorité à hauteur de la totalité de sa participation dans le capital d'Air France-KLM, soit 15,9%. La valeur nominale unitaire des obligations fera ressortir une prime d'émission comprise entre 30% et 35% par rapport au cours de référence de l'action Air France-KLM. Les obligations donneront droit à l'attribution d'actions Air France-KLM nouvelles et/ou existantes, à raison d'une action pour une obligation, sous réserve d'éventuels ajustements ultérieurs. 'Le produit de la présente émission sera affecté aux besoins généraux du groupe Air France-KLM, et notamment le financement de la flotte, et permettra d'optimiser l'échéancier de remboursement de la dette', indique la compagnie aérienne dans un communiqué. Pour mémoire, le montant estimé total des investissements du Groupe pour l'exercice 2013 s'élève à 1,2 milliard d'euros et l'endettement arrivant à maturité en 2013 s'élève à 1,3 milliard d'euros. Le produit de l'émission sera mis à disposition d'Air France à hauteur de 60% et de KLM à hauteur de 40%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Oceane : Les obligations convertibles en actions nouvelles ou existantes permettent à leur émetteur d'échanger les obligations contre des actions préexistantes. Les Océane ont généralement un taux inférieur à celui d'une obligation classique, puisque le porteur peut bénéficier de l'avantage de la conversion, et par ailleurs, elles évitent à l'émetteur le risque de dilution du capital. - Flotte rajeunie ; - Forte exposition aux pays émergents via des partenariats régionaux.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité limitée sur l'activité en raison du contexte économique ; - Concurrence accrue du TGV, des compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair et des Compagnies aériennes des Etats du Golfe ; - Accords d'entreprise inadaptés à l'environnement actuel du transport aérien et pesant sur la productivité du groupe. Négociation d'un nouvel accord collectif toujours délicate avec risque de mouvements sociaux ; - Sensibilité aux décisions " politiques " (ex : débarquement express de Pierre-Henri Gourgeon à l'automne 2011) ; - Endettement important ; - Sensibilité aux troubles géopolitiques dans le Monde Arabe.

Comment suivre la valeur

- Valeur de retournement (c'est-à-dire en voie de redressement) ; - Valeur très volatile compte tenu de ses spécificités (endettement, risques sociaux, impact des éléments exogènes tels que le prix du carburant...) ; - Activité directement liée au trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs, aux intempéries, et au climat général (troubles géopolitiques, guerres, craintes d'attentats, épidémies) ; - Momentum sur le titre alimenté par la mise en place du plan Transform 2015 ; - Autre impératif : accélération des réformes structurelles (repositionnement sur le court-moyen courrier et le long courrier, optimisation du fonctionnement des services en aéroports et des escales, accélération de la transformation du cargo, développement de la maintenance et de l'entretien d'avions) ; - A suivre également la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas amélioré) ; - Restructurations structurelles indispensables pour espérer participer à une prochaine vague de consolidation sectorielle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association Internationale des Transports Aériens (Iata) table pour cette année sur un profit cumulé de 4,1 milliards de dollars (5 fois moins qu'en 2010) pour les compagnies aériennes dans le monde. Parmi elle, les compagnies nord-américaines devraient enregistrer un profit de 1,9 milliard de dollars. De même les compagnies d'Asie-Pacifique devraient engranger des profits de 2,3 milliards de dollars. En revanche les compagnies européennes devraient afficher des pertes de 1,2 milliard de dollars. L'Iata a multiplié par deux ses estimations de pertes depuis mars. Cette tendance souligne l'essoufflement du modèle des compagnies européennes traditionnelles (Legacy). Pour l'année prochaine l'Iata estime que la progression des bénéfices au niveau mondial devrait quasiment doubler par rapport à 2012, à 7,5 milliards de dollars. FTB/ACT/