EDF souhaite réorganiser sa division production (presse)

21/03/2013 - 09:44 - Option Finance

(AOF) - EDF cherche à réorganiser sa division production et ingénierie et élargir sa gamme de réacteurs nucléaires. Le groupe souhaite redynamiser ses missions et se donner les moyens d'allonger jusqu'à 50 ans, voire au-delà, la durée de vie de son parc de réacteurs nucléaires, prévu initialement pour fonctionner trente ans, selon les informations du Figaro citant Hervé Machenaud, directeur de la production et de l'ingénierie d'EDF. Parallèlement, EDF a lancé une réflexion avec Areva depuis trois ans pour l'optimisation de l'EPR. Cette réflexion pourrait déboucher sur le lancement de deux nouveaux réacteurs nucléaires de 1000 et 1500 mégawatts (MW), rapporte de son côté "Les Echos".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader européen de l'électricité, dans les ventes, la production et le parc installé. Positions stratégiques au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie ; - Hausse de la demande énergétique mondiale, notamment pour l'électricité issue du nucléaire ; - Prix de revient très compétitif grâce aux réacteurs nucléaires ; - Stratégie du " mix génération " renforcée avec l'acquisition du solde du capital d'EDF EN, filiale spécialisée dans les énergies renouvelables ; - Capacité à faire supporter par le consommateur le déficit des fonds de retraite qui nécessite des provisions élevées ; - Politique généreuse de distribution des dividendes maintenue au titre de 2012.

Les points faibles de la valeur

- Activité très encadrée par les autorités publiques ou réglementaires, limitant les marges de manoeuvre en termes de prix notamment. En France, fixation des prix de l'électricité par l'Etat, encadrement de l'activité par la loi Nome (libre concurrence et obligation de revente du quart de la production d'électricité nucléaire aux autres acteurs, à un prix " ARENH " d'accès régulé à l'électricité nucléaire historique, recommandé par l'Autorité réglementaire, dite CRE) ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements post-Fukushima nécessaires (dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Dérapages dans le chantier de construction du réacteur nucléaire nouvelle génération EPR à Flamanville, tant dans la livraison (quatre ans de retard) et dans les prix (surcoût de 5 milliards d'euros pour une facture finale de 8,5 milliards) ; - Mésentente depuis plus de deux ans avec Areva, premier fournisseur d'EDF lui-même premier client du producteur de nucléaire ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005.

Comment suivre la valeur

- Attente pour l'été 2013 des recommandations de l'Autorité de sûreté nucléaire sur les investissements de court terme post-Fukushima, qui risqueraient de déséquilibrer une situation financière un peu tendue ; - Incertitudes sur le redressement de la rentabilité de la filiale italienne Edison, dépendante des contrats long terme de gaz ; - Risques de retard dans le programme britannique de construction de 4 centrales à réacteurs EPR ; - Le secteur des " utilities " (producteurs et distributeurs d'eau, de gaz et d'électricité) est passé d'un statut boursier " défensif " à un statut " à risque ", en raison de l'alourdissement des pressions fiscales partout en Europe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Certains analystes ne sont pas confiants pour le secteur européen des "Utilities", en particulier pour les groupes exposés aux prix de l'énergie, comme GDF Suez. De même, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a indiqué que, si les entreprises de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) bénéficiaient d'une perspective globalement stable en matière de notation pour 2013, la perspective est toutefois négative pour le secteur des services aux collectivités. Ce secteur devrait demeurer sous pression en 2013 car, au sein de l'Union européenne, les contraintes réglementaires seront renforcées. La directive sur l'efficacité énergétique va contraindre les intervenants à contribuer à la baisse de la consommation à hauteur de 1,5 % par an à compter de 2014. FTB/ACT/