(AOF) - Telecom Italia pourrait se ranger sous pavillon chinois. L'opérateur de télécoms italien a annoncé jeudi soir qu'il avait nommé un comité chargé d'examiner une alliance avec la filiale de télécoms italienne du groupe hong-kongais Hutchison Whampoa, dénommée 3 Italia. Le titre de Telecom Italia grimpe de 2,78% à 0,63 euro à la Bourse milanaise, seule pointe de vert dans le tableau rouge de l'indice. Le titre a pris plus de 16% depuis le début des rumeurs dévoilées le 4 avril dernier par Bloomberg. Cet accord pourrait prendre plusieurs formes. La première serait qu'en échange de l'apport de 3 Italia, le groupe du milliardaire chinois Li Ka-shing entre jusqu'à 29,9 % au capital de l'opérateur historique italien, selon les suppositions de la presse italienne. Le groupe hong-kongais, qui a manifesté sa volonté de devenir le premier actionnaire de l'opérateur italien, se trouverait toutefois sous le seuil de lancement obligatoire d'une OPA. Une autre possibilité serait l'entrée de Hutchison Whampoa au capital de la holding Telco qui détient 22,4% de l'opérateur italien. Cependant cette dernière, qui est elle même contrôlée à 46,2% par l'opérateur espagnol Telefonica, pourrait apposer son veto à un tel rapprochement avec des fonds étrangers. 3 Italia dont le prix est évalué à quelque 1,5 milliard d'euros est le quatrième opérateur d'Italie. Une telle fusion réduirait ainsi le nombre d'opérateurs dans la péninsule à trois. Cette opération risque donc se heurter aux exigences de l'Autorité de la Concurrence européenne. En effet, alors que la France vient de passer à quatre opérateurs, il se pourrait qu'une concentration du secteur ne soit pas vue d'un bon oeil par Bruxelles.
Opérateurs télécoms
La mutualisation des réseaux s'étend en Europe. En Grande-Bretagne, deux des plus grands opérateurs mobiles, Vodafone et O2 (filiale de Telefonica) vont créer une coentreprise afin de mettre en commun leurs réseaux. Les deux opérateurs continueront à être en concurrence dans les services, les forfaits et l'Internet mobile. Outre-Manche, depuis déjà deux ans, T-Mobile et Orange ont adopté cette approche et ont même fusionné. En Espagne, en Suède et en Autriche, des accords similaires existent également. En France, Orange, SFR et Bouygues Telecom mutualisent certains équipements dans des zones non couvertes par un réseau de téléphonie mobile. Cette mutualisation peut être une solution au dynamisme des opérateurs des pays émergents, de plus en plus riches. Le mexicain America Movil a lancé une offre hostile sur KPN, l'opérateur historique néerlandais, également présent en Allemagne (E-Plus) et en Belgique (Base). Il a également pris 4% du capital de l'opérateur historique Telekom Austria. FTB/AUT/