FRANCE TELECOM : S&P abaisse sa note à long terme

22/04/2013 - 15:53 - Option Finance

(AOF) - Standard and Poor's a abaissé la note à long terme de France Télécom de A-2 à BBB+. L'agence de notation américaine juge que la compétition et la pression sur les prix du marché du mobile en France continueront d'être difficiles pendant les deux prochaines années. L'Ebitda du groupe en 2013 devrait chuter plus rapidement qu'anticipé par l'analyste ce qui devrait entraîner un redressement moindre qu'attendu des ratios de crédit en 2014. S&P a conservé la note à court terme de A-2 avec une perspective stable.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Troisième opérateur mobile sous la marque Orange et premier fournisseur d'accès Internet ADSL en Europe ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Redéploiement géographique dans les pays émergents permettant de compenser un marché ultra concurrentiel en Europe.

Les points faibles de la valeur

- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices ; - L'un des opérateurs historiques européens le plus " challengé " sur son marché domestique ; - Surenchère commerciale et accélération de la déflation tarifaire dans la téléphonie mobile en France avec l'arrivée de Free début 2012 puis l'agressivité de SFR à partir de janvier 2013, qui provoquent une forte perte des abonnés sur la marque mère ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Branche de services aux entreprises en difficulté : limitation des dépenses informatiques et de télécommunication dans un contexte économique incertain ; - Environnement très concurrentiel dans le mobile pour la filiale polonaise TPSA dont la rentabilité devrait baisser en 2013.

Comment suivre la valeur

- Valorisation affectée par le statut " politique " du groupe dont le capital est détenu, directement et indirectement, par l'Etat, à hauteur de 27 % ; - Avancée du plan d'économies des coûts lancé début 2013, fondé sur un recul de 20 % de la distribution indirecte, sur l'externalisation de la hotline et sur la différenciation des services selon l'abonnement ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements en Europe, notamment au Portugal avec le retrait partiel du capital de l'opérateur portugais Sonaecom ; - Rumeurs de placement d'une partie de la joint-venture EE au Royaume-Uni qui renforcerait la trésorerie du groupe et faciliterait son programme d'acquisitions ; - Amélioration de la situation financière avec un objectif fin 2014 d'un rapport de 2 entre la dette nette et l'excédent brut d'exploitation ; - Valeur de rendement ; - Secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

La mutualisation des réseaux s'étend en Europe. En Grande-Bretagne, deux des plus grands opérateurs mobiles, Vodafone et O2 (filiale de Telefonica) vont créer une coentreprise afin de mettre en commun leurs réseaux. Les deux opérateurs continueront à être en concurrence dans les services, les forfaits et l'Internet mobile. Outre-Manche, depuis déjà deux ans, T-Mobile et Orange ont adopté cette approche et ont même fusionné. En Espagne, en Suède et en Autriche, des accords similaires existent également. En France, Orange, SFR et Bouygues Telecom mutualisent certains équipements dans des zones non couvertes par un réseau de téléphonie mobile. Cette mutualisation peut être une solution au dynamisme des opérateurs des pays émergents, de plus en plus riches. Le mexicain America Movil a lancé une offre hostile sur KPN, l'opérateur historique néerlandais, également présent en Allemagne (E-Plus) et en Belgique (Base). Il a également pris 4% du capital de l'opérateur historique Telekom Austria. FTB/ACT/