GDF SUEZ : l'Ebitda affecté par l'Europe au premier trimestre

23/04/2013 - 18:19 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez a publié un chiffre d'affaires de 24,564 milliards d'euros au premier trimestre 2013, stable en variation brute et en croissance organique de 2,3%. Cette croissance provient de la poursuite du développement du groupe sur les marchés à forte croissance, de conditions climatiques plus froides qu'en 2012 impactant favorablement les ventes de gaz naturel en France et de la progression des ventes de GNL avec une forte activité d'arbitrage en Asie et en Europe. L'Ebitda sur la période s'est élevé à 4,989 milliards d'euros, en recul de 5,1% en brut et de 1,2% en organique par rapport au 31 mars 2012. Au-delà de l'effet périmètre lié à l'impact du programme de cessions (-173 millions d'euros), ce repli s'explique par le recul des résultats de la branche Energie Europe pénalisés par l'indisponibilité des centrales nucléaires belges de Doel 3 et Tihange 2, la baisse des prix de marché de l'électricité dans un contexte de pression concurrentielle et régulatoire accrue, et ce malgré des conditions climatiques favorables et le rattrapage 2012 accordé en 2013 sur le tarif réglementé du gaz en France. L'Ebitda a également été affecté par le recul des résultats de la branche Global Gaz & GNL en particulier du fait de la baisse temporaire de la production de l'Exploration-Production, impactée notamment par des arrêts de production en Norvège pendant le 1er trimestre 2013 Pour 2013, le champion français de l'énergie réaffirme ses objectifs financiers. Il anticipe un résultat net récurrent part du groupe entre 3,1 et 3,5 milliards d'euros, à climat moyen et régulation stable. Cet objectif repose sur une estimation d'Ebitda comprise entre 13 et 14 milliards d'euros, après prise en compte de la mise en équivalence de Suez Environnement. Dans ce contexte, le Conseil d'administration envisage un acompte sur dividende de 0,83 euro par action au titre de l'exercice 2013, qui serait versé le 20 novembre 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Mise au point de début décembre sur les résultats 2013 très mal perçue par le marché ; - Forte dépendance à son marché domestique ; - Dossier politique : Etat actionnaire à hauteur de 36% ; - Faible lisibilité sur les tarifs de gaz, sujets aux décisions de l'Etat français ; - Pression fiscale et réglementaire accrue en Europe ; - Sensibilité aux décisions politiques en Belgique (10% de l'EBITDA) ; nouvelle loi sur le nucléaire en préparation ; - Inquiétudes des investisseurs sur le niveau d'endettement du groupe ; - Retard dans le nucléaire par rapport à EDF.

Comment suivre la valeur

- Secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt ; - Valeur traditionnellement considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique ; - Caractère néanmoins un peu cyclique de la consommation énergétique, notamment dans les pays matures ; - Performances financières liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - A suivre, la formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Certains analystes ne sont pas confiants pour le secteur européen des "Utilities", en particulier pour les groupes exposés aux prix de l'énergie, comme GDF Suez. De même, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a indiqué que, si les entreprises de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) bénéficiaient d'une perspective globalement stable en matière de notation pour 2013, la perspective est toutefois négative pour le secteur des services aux collectivités. Ce secteur devrait demeurer sous pression en 2013 car, au sein de l'Union européenne, les contraintes réglementaires seront renforcées. La directive sur l'efficacité énergétique va contraindre les intervenants à contribuer à la baisse de la consommation à hauteur de 1,5 % par an à compter de 2014. FTB/ACT/