RENAULT : Nissan Micra produite en France

29/04/2013 - 08:44 - Option Finance

(AOF) - Bonne nouvelle pour la France. Carlos Ghosn, PDG de Renault et de Nissan, a décidé de faire construire la prochaine génération de la voiture Micra de la marque japonaise dans l'usine de Flins. La production démarrera en 2016, et ce seront 82 000 véhicules par an qui devraient être produits sur le site français. Cette production de Micra va sécuriser le site de Flins, qui n'avait produit que 115 800 voitures en 2012, un niveau historiquement bas. Renault, qui détient 43,4% de Nissan, est durement affecté par le ralentissement du marché automobile européen. Cette décision est la conséquence directe des efforts sociaux consentis par les syndicats signataires (CFE-CGC, FO, CFDT) pour abaisser les charges pesant sur les sites français, a souligné Carlos Ghosn.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Cinquième constructeur automobile mondial menant une stratégie de mondialisation après les acquisitions du japonais Nissan, du roumain Dacia et du coréen Samsung Motors ; - Croissance fondée sur l'offre de véhicules à bas coûts (gamme Entry via Dacia) ; - Momentum " produits " à nouveau favorable avec plusieurs lancements : Clio IV fin 2012, renouvellement de toute la gamme Entry à partir de fin 2012, renouvellement des segments C et D à partir de 2013 ; - Positionnement industriel en Asie, avec un doublement des capacités de production en Corée du sud ; - Plan produit dynamique et adapté à la demande locale dans les pays émergents ; - Entrée en Russie avec la montée programmée au capital d'Avtovaz qui contrôle 40 % d'un marché local dynamique ; - Distribution directe aux actionnaires, à partir de 2014, des dividendes issus de ses diverses participations.

Les points faibles de la valeur

- Forte exposition (65 % des ventes et 8 % de parts de marché) à l'Europe où les ventes d'automobile s'effondrent ; - Gamme de produits sous pression et vieillissante en Europe ; - Pertes en Corée ; - Manque d'optimisation de l'alliance avec Nissan et décote implicite appliquée aux 43% détenus dans Nissan ; - Image brouillée par le succès de la gamme Entry, avec un risque de cannibalisation de Renault par Dacia dans les pays matures ; - Interrogations sur l'avenir de la position dans le capital de Volvo (20 %); - Image de la direction ternie par le faux scandale d'espionnage industriel en 2011 et le manque de transparence sur la rémunération du président ; - Présence de l'Etat français au capital (15%) pouvant entraver les décisions stratégiques.

Comment suivre la valeur

- Image de constructeur " mass market " européen ; - Valeur très cyclique fortement dépendante du marché européen ; - Avancée des extensions de capacités de production de la gamme Entry au Brésil, en Inde, au Maroc et en Russie ; - Incertitudes sur le succès de la stratégie dans la voiture " tout électrique " qui sera, à terme, le catalyseur de la reprise des ventes en Europe ; - Catalyseur boursier : bon déroulement du plan " Drive the change ", mis en oeuvre initialement par Patrice Pélata, démissionné depuis ; - Catalyseurs à long terme : offre de voitures électriques en Europe, élargissement de l'alliance Nissan-Renault.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

L'Acea estime que le marché européen devrait se replier de plus de 8% en 2012, à environ 12 millions de véhicules. En France, le Comité des constructeurs français d'automobiles a revu à la baisse ses prévisions pour 2012 : les ventes de voitures particulières devraient reculer de 14% et être inférieures à 1,9 million d'unités, son plus mauvais niveau depuis quinze ans. La situation ne devrait pas s'améliorer en 2013. Dans ce contexte morose, les constructeurs s'adaptent. PSA a mis en place une série de mesures pour réduire ses coûts avec la suppression de 8000 postes en France et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. Opel a déjà mis plus de 11.000 salariés au chômage partiel en Allemagne, soit la moitié de ses effectifs dans le pays. FTB/ACT/