AB SCIENCE chute de plus de 5% après ses résultats annuels

30/04/2013 - 10:06 - Option Finance

(AOF) - AB Science chute de 5,54% à 18,06 euros après la publication de résultats annuels dégradés. En 2012, la société de biotechnologies a accusé une perte nette de 10,99 millions d'euros contre 9,65 millions d'euros un an plus tôt. Cette augmentation de la perte est notamment liée à la hausse de 15% des dépenses en recherche et développement à 8,73 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a progressé de 21,4% à 1,34 million, soutenu par la commercialisation d'un seul médicament en médecine vétérinaire, le masitinib. Les ventes de ce dernier ont en effet bondi de 78% à 571 000 euros. Autre raison susceptible de décevoir les marchés, AB Science a révélé faire l'objet au premier trimestre d'un contrôle fiscal relatif au crédit d'impôt recherche pour 2010 et 2011 de 646 000 euros. L'administration fiscale a exclu l'intéressement de l'assiette du crédit d'impôt recherche. Le groupe a provisionné 226 000 euros, soulignant cependant "qu'un arrêt du Tribunal Administratif de Montreuil et un arrêt de la Cour d'Appel de Nantes rendus en 2012 ont considéré l'intéressement comme un élément de salaire et donc éligible au crédit impôt recherche".

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Plateforme de recherche de pointe ; - Culture entrepreneuriale et actionnariat stable ; - Plus grande notoriété en Bourse à attendre avec l'intégration dans le SBF 120 fin décembre 2012.

Les points faibles de la valeur

- Profil de risque élevé en raison d'une stratégie de croissance dépendant d'une molécule phare : le masitinib, pour le traitement du cancer du pancréas ; - Risque réglementaire en raison du critère binaire des essais cliniques et taux d'échec élevé pour le traitement du cancer du pancréas (70% de la valorisation) ; - Encore trop tôt pour avoir une idée précise des ventes et de la date d'autorisation de mise sur le marché de la molécule ; - Possible augmentation de capital à terme pour financer la poursuite des essais en phase III ; - Faible couverture par les analystes financiers ; - Valeur très volatile et très spéculative ; - Faible flottant ; - Pas de dividende.

Comment suivre la valeur

-Cours boursier corrélé aux annonces sur le masitinib et potentiel boursier dépendant de l'approbation du régulateur européen ; - publication fin octobre des résultats positifs pour l'étude de phase III évaluant l'effet du candidat médicament phare, le masitinib, en association avec Gemzar (traitement de référence du groupe américain Eli Lilly) sur la survie globale chez les patients atteints de cancer du pancréas ; - Les sociétés de biotechnologie sont des sociétés jeunes qui ne dégagent pas encore de bénéfices. Investir dans une biotech est donc risqué. - Les molécules nécessitent de nombreuses années de développement, avant d'être commercialisées (si leur efficacité est prouvée chez l'homme). Elles ne sont, par conséquent, pas valorisées immédiatement en Bourse. Il faut également évaluer le marché potentiel d'une molécule en développement et si elle répond à des besoins médicaux insatisfaits.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Les perspectives ne sont pas très bonnes pour l'industrie pharmaceutique mondiale. La pression sur les prix s'accroit en Europe et les systèmes d'évaluation des médicaments deviennent plus exigeants. Le cabinet de conseil IMS estime que les trois quarts de la croissance du marché pharmaceutique viendront des pays émergents dans les cinq prochaines années, contre seulement 6% pour l'Europe et 17% pour les Etats-Unis. Cette croissance se réalisera essentiellement au profit des génériques. Le faible dynamisme du marché européen provient du contrôle des dépenses de médicaments mis en place dans les principaux pays, dont la France. Quant aux innovations, elles doivent être réalisées dans un cadre beaucoup plus contraignant. Les laboratoires devront donc financer des essais cliniques coûteux, à réaliser régulièrement après la commercialisation des molécules. FTB/ACT/