EDF : croissance organique de 4,7% au premier trimestre

30/04/2013 - 18:06 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires du groupe EDF au premier trimestre 2013 est ressorti à 23,4 milliards d'euros, en croissance de 12,1% par rapport au premier trimestre 2012 du fait principalement de l'impact de la consolidation par intégration globale d'Edison. La hausse à périmètre et à change constants est de 4,7%. Elle s'explique notamment par la hausse des volumes liée à l'effet climatique en France et dans une moindre mesure au Royaume-Uni et en Italie, mais aussi par une amélioration de la performance opérationnelle au Royaume-Uni et aux Etats-Unis par rapport à 2012. Le premier trimestre 2013 aura également été marqué par une amélioration de la structure financière du groupe avec notamment l'affectation de la créance CSPE aux actifs dédiés après l'accord global avec l'Etat. Le groupe a par ailleurs levé plus de 6 milliards d'euros d'obligations " hybrides ", la plus importante émission par une entreprise non financière dans 3 devises. EDF confirme ses objectifs financiers pour 2013 à savoir une croissance organique de l'Ebitda hors Edison compris entre 0% et 3%. Concernant Edison, l'électricien français table sur un Ebitda récurrent en ligne avec 2012, avec une fluctuation possible des résultats entre 2013 et 2014 du fait du calendrier de renégociations des contrats d'approvisionnement en gaz La croissance de l'Ebitda hors Edison est attendue sur le second semestre en raison d'une part du positionnement des mesures de réduction de coûts dans le cadre du programme " Spark " concentré sur la deuxième partie de l'année et d'autre part l'amélioration attendue au second semestre de la production nucléaire en France.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader européen de l'électricité, dans les ventes, la production et le parc installé. Positions stratégiques au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie ; - Hausse de la demande énergétique mondiale, notamment pour l'électricité issue du nucléaire ; - Prix de revient très compétitif grâce aux réacteurs nucléaires ; - Stratégie du " mix génération " renforcée avec l'acquisition du solde du capital d'EDF EN, filiale spécialisée dans les énergies renouvelables ; - Capacité à faire supporter par le consommateur le déficit des fonds de retraite qui nécessite des provisions élevées ; - Politique généreuse de distribution des dividendes maintenue au titre de 2012.

Les points faibles de la valeur

- Activité très encadrée par les autorités publiques ou réglementaires, limitant les marges de manoeuvre en termes de prix notamment. En France, fixation des prix de l'électricité par l'Etat, encadrement de l'activité par la loi Nome (libre concurrence et obligation de revente du quart de la production d'électricité nucléaire aux autres acteurs, à un prix " ARENH " d'accès régulé à l'électricité nucléaire historique, recommandé par l'Autorité réglementaire, dite CRE) ; - Faible visibilité sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement sur le niveau des investissements post-Fukushima nécessaires (dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - Dérapages dans le chantier de construction du réacteur nucléaire nouvelle génération EPR à Flamanville, tant dans la livraison (quatre ans de retard) et dans les prix (surcoût de 5 milliards d'euros pour une facture finale de 8,5 milliards) ; - Mésentente depuis plus de deux ans avec Areva, premier fournisseur d'EDF lui-même premier client du producteur de nucléaire ; - Cours très éloigné du cours d'introduction de 32 euros en 2005.

Comment suivre la valeur

- Attente pour l'été 2013 des recommandations de l'Autorité de sûreté nucléaire sur les investissements de court terme post-Fukushima, qui risqueraient de déséquilibrer une situation financière un peu tendue ; - Incertitudes sur le redressement de la rentabilité de la filiale italienne Edison, dépendante des contrats long terme de gaz ; - Risques de retard dans le programme britannique de construction de 4 centrales à réacteurs EPR ; - Le secteur des " utilities " (producteurs et distributeurs d'eau, de gaz et d'électricité) est passé d'un statut boursier " défensif " à un statut " à risque ", en raison de l'alourdissement des pressions fiscales partout en Europe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/