DANONE se renforce sur le marché de l'eau en Turquie

06/05/2013 - 08:20 - Option Finance

(AOF) - Danone a signé un accord lui permettant d'acquérir 50,1% du capital de la société Sirma, acteur majeur des eaux en Turquie. "11ème marché mondial en volume, le marché turc des eaux en bouteille a enregistré en 2012 une croissance en valeur de 20%", commente le leader de l'alimentation santé. Avec un chiffre d'affaires de près de 100 millions d'euros, la société Sirma est présente dans les eaux en bouteille natures et aromatisées, et dans le HOD (Home & Office Delivery). Danone, déjà présent en Turquie sur le marché des eaux avec la société Hayat, bénéficiera de la forte complémentarité des deux sociétés en termes de positionnement des marques, de présence géographique et de canaux de distribution. " La Turquie est un pays stratégique pour la division et nous sommes enthousiastes à l'idée de nous associer à la société Sirma, dont les fondateurs et leurs équipes ont réalisé un formidable travail de développement de la catégorie ", a déclaré Francisco Camacho, Directeur général du pôle Eaux de Danone. " Nous sommes convaincus que cette opération va permettre d'accélérer le développement de Sirma en Turquie ", a déclaré Davut Disli, Président du Conseil d'Administration de Sirma. Cette opération est soumise à l'accord des autorités compétentes, et sa finalisation devrait avoir lieu au plus tard avant fin 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial de l'industrie alimentaire : premier dans les produits laitiers frais, les eaux embouteillées et la nutrition médicale, deuxième dans la nutrition infantile ; - Structure très décentralisée et forte culture entrepreneuriale des équipes locales conférant innovation et réactivité à la demande des consommateurs ; - Stratégie de long terme visant à simplifier le portefeuille d'activités, à renforcer la visibilité des marques, dont 5 dépassent les 500 millions d'euros de chiffres d'affaires, et à s'implanter durablement dans les pays émergents ; - Bonnes performances en termes de ventes et de rentabilité dans les " MICRUB ", ou six pays prioritaires définis par le groupe - Mexique, Indonésie, Chine, Russie, Etats-Unis et Brésil ; - Dynamisme de la division nutrition infantile et de la division eaux, grâce aux pays émergents (relance de la marque Mizone en Chine), et redressement fort en Russie (marques Unimilk) et en Amérique (yaourts grecs sous marques Oikos et Greek) ; - L'une des entreprises les mieux notées au monde en terme de " responsabilité sociétale des entreprises ".

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au marasme de la consommation en Europe, supérieure à celle de Nestlé, Heinz ou Unilever. D'où, en 2013, le lancement d'un plan de restructuration sur 26 pays européens, concentré sur le personnel de direction et l'administration, a priori sans fermeture de sites industriels ; - Effet ciseau entre les prix structurellement élevés des matières premières (lait et emballage) et la concurrence des marques de distributeurs ; - Manque de visibilité sur la stratégie à long terme du pôle eaux d'où des rumeurs récurrentes de cession (marques Evian, Badoit...) ; - Dans les produits laitiers orientés " santé ", difficultés à faire reconnaître le caractère " médical " par les autorités publiques ; - Concurrence croissante dans les pays émergents de la part d'acteurs locaux ; - Perte du statut de valeur défensive en raison du tassement de la rentabilité opérationnelle, pénalisée à court terme par les investissements dans les process industriels et les forces de vente dans les économies émergentes.

Comment suivre la valeur

- Rénovation des gammes de produits et programme d'économies en Europe à surveiller, afin que le groupe tienne ses objectifs de renouer avec une croissance organique à partir de 2014 ; - Poursuite des acquisitions de taille modeste, notamment dans les pays émergents, en Amérique latine probablement après le Maroc ; - Risque de guerre des prix dans le secteur des produits laitiers aux Etats-Unis ; - Société théoriquement opéable, avec un flottant supérieur à 70% sans actionnaire de référence, mais blocage par le biais de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'offre publique...).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Changement majeur parmi les acteurs du secteur agroalimentaire. La scission de Kraft Foods a en effet donné naissance à un nouvel acteur majeur du secteur, qui cherche à renforcer ses positions en Europe dans le domaine du snacking. Le groupe a été rebaptisé Mondelez International depuis la scission des activités américaines d'épicerie début octobre. Le numéro deux mondial de l'agroalimentaire est prêt à réaliser des acquisitions, en particulier dans les pays émergents, qui génèrent une grande partie de son activité (44%). Il multiplie également les innovations pour consolider ses positions sur le marché du " snacking ", qui représente une valeur de 335 milliards de dollars en Europe. Le groupe, qui détient une part de marché de 3,5%, souhaite accroître cette dernière à 4,5%. FTB/ACT/