CREDIT AGRICOLE : net rebond des bénéfices au premier trimestre

07/05/2013 - 08:39 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole S.A a publié un résultat net part du groupe de 469 millions d'euros au premier trimestre, en progression de 50,7%. L'année dernière, ses résultats avaient été amputés par la crise grecque. Le produit net bancaire a, lui, reculé de 26,2% à 3,853 milliards d'euros. Pour Jean-Paul Chifflet, Directeur général de Crédit Agricole S.A., le résultat publié est le reflet, dans un contexte économique médiocre, d'une bonne tenue de l'activité et des revenus dans les métiers coeur du Groupe, d'un coût du risque toujours modéré et d'une baisse graduelle des charges. Le coûts du risque a reculé de 18,9% à 765 millions d'euros. Concernant sa solvabilité, la banque annonce un ratio Core Tier 1 de 11% au 31 mars 2013, enregistrant l'impact de la mise en place transitoire du traitement des participations dans les sociétés d'assurances dans l'attente de Bâle 3. Crédit Agricole S.A a précisé que ce niveau est en ligne avec son objectif de 10% à fin 2013 sur la base de l'application intégrale de Bâle. Selon Dow Jones, Jean-Paul Chifflet a indiqué lors d'une conférence téléphonique que la banque visait en 2013 des résultats "significativement positifs".

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Coût du risque : Le coût du risque est constitué de l'ensemble des coûts inhérents aux risques : risques de change, de défaillance, ou encore de crédit. L'ensemble de ces risques représente un coût, qui s'explique par l'obligation de provisionner les comptes en cas de litiges dans leurs valeurs.

Les points forts de la valeur

- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages, et premier en Europe, par les revenus bancaires. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe ; - Résistance de la banque de détail en France (caisses régionales et LCL, ex-Crédit Lyonnais) avec une baisse de la charge du risque et une contribution à 80 % des résultats ; - Cession de la filiale grecque à 86,5 % Emporiki ainsi que d'autres actifs plus modestes (CLSA, Cheuvreux, parts dans Bankinter...) ; - Arrivée de Xavier Musca comme Directeur Général Adjoint de la société, en charge du pôle de la banque de proximité à l'international, du pôle de gestion d'actifs et du pôle assurances. Expérience à la fois technique et politique ; - Soutien explicite du Groupe Crédit Agricole.

Les points faibles de la valeur

- Complexité des comptes, impactés par des éléments exceptionnels - cession de la filiale grecque Emporiki, dépréciations d'actifs, dépréciations des actions détenues en compte propre... D'où la deuxième plus grande perte de l'histoire des banques françaises en 2012 (après celle de Dexia un an plus tôt) ; - Exposition au risque financier portugais, en raison des positions dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - Hausse du risque dans la filiale de crédit à la consommation italienne Agos Ducato ; - Difficultés persistantes dans la banque d'investissement ; - Solidité financière tout juste décente aux regards des exigences Bâle 3 avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 9,3 %, à peine au-dessus du minimum exigé de 9 % ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Etat major de la banque appréciant peu l'arrivée de Xavier Musca. Risques dans la transition manageriale ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée, et le groupe Crédit Agricole.

Comment suivre la valeur

- Diminution des coûts dans le réseau français à partir de 2014 après la réduction à 1 contre 5 des systèmes d'information ; - Ratio clé du secteur : le retour sur fonds propres (ROE) (mesure de la rentabilité des banques) ; - Sensibilité, dans un univers calme, à trois grands facteurs : (i) les taux d'intérêt, (ii) l'état des Bourses mondiales avec un impact sur les activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages (banque de détail) ; - Risque d'augmentation de capital en liaison avec le traitement encore incertain des activités d'assurances dans le cadre du renforcement des fonds propres prudentiels Bâle 3 (Compromis danois) ; - Rumeurs d'un retrait de la cote, récurrentes mais peu fondées en raison de son coût, alors que le groupe doit se consacrer à l'augmentation de ses fonds propres pour répondre aux exigences du dispositif Bâle 3 ; - Valeur de retournement, l'une des moins chères en Europe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Moody's a maintenu la perspective négative des banques françaises compte tenu de leur trop grande dépendance vis-à-vis des marchés pour se refinancer. En considérant les charges non récurrentes, qui ont pénalisé leurs résultats l'an passé, l'agence de notation indique que la rentabilité nette de ces établissements devrait progresser cette année. Toutefois l'environnement restera très difficile, notamment en Europe. Malgré les efforts entrepris pour accroître leurs dépôts et réduire la taille de leur bilan, les banques françaises sont structurellement dépendantes des marchés. Moody's souligne également le risque pesant sur la qualité des actifs, l'exposition à l'Espagne et l'Italie représentant près de 5% du total de leurs actifs. FTB/ACT/