LAFARGE creuse ses pertes au premier trimestre

07/05/2013 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a affiché une perte nette part du groupe de 117 millions d'euros au premier trimestre 2013 contre une perte nette de 60 millions un an plus tôt. L'Ebitda a reculé de 26% à 380 millions d'euros, en chute de 19% à taux de change et périmètre constants. Le chiffre d'affaires, lui, a baissé de 6% à 3,14 milliards d'euros, soit un repli de 4% à taux de change et périmètre constants. Le consensus Thomson Reuters donnait des ventes de 3,16 milliards d'euros et une perte nette de 62,40 millions. Lafarge, pénalisé au premier trimestre par des conditions météorologiques particulièrement hostiles, a précisé dans un communiqué que le premier trimestre "représente traditionnellement une faible contribution à nos résultats, et ne préfigure pas des résultats de l'année entière". A propos de ses perspectives, le premier cimentier mondial continue d'anticiper une demande de ciment en hausse et une croissance de ses marchés comprise entre 1 et 4% en 2013 par rapport à 2012. Les marchés émergents restent le principal moteur de croissance de la demande. Les prix augmenteront sur l'année 2013, et l'inflation des coûts devrait se poursuivre, mais à un rythme plus modéré qu'en 2012. Le groupe a également pour objectif de réduire la dette nette en dessous de 10 milliards d'euros "le plus tôt possible en 2013". L'endettement net du groupe a diminué de 0,6 milliard sur un an au premier trimestre à 11,8 milliards, mais a augmenté de 0,5 milliard d'un trimestre à l'autre. Le montant des investissements pour 2013 sera initialement limité à 800 millions d'euros. Tout en maintenant cet objectif de réduction de l'endettement, des cessions supplémentaires pourraient conduire à une révision de ces investissements à la hausse.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats et numéro 3 du béton; - Réorientation stratégique vers les zones de croissance : plus de 50% du CA dans les pays émergents, n°1 au Moyen-Orient ; - Depuis 2012, réorganisation par pays où les directions gèrent les trois secteurs du groupe (ciment, granulats et bétons) avec l'appui des fonctions supports communes et création, au niveau du Comité exécutif, d'une fonction Performance et d'une performance Innovation ; - Stratégie d'innovation, pour répondre aux modes de construction plus durables, rapidement contributive aux bénéfices ; - Succès du plan de réduction des coûts ; - Poursuite du désendettement après la cession de la majeure partie des activités plâtre en 2011 et de plusieurs actifs, en 2012 comme en 2013, au Royaume-Uni, et dans les granulats aux Etats-Unis ; - Poursuite de la hausse des prix du ciment en 2013 ; - Retour aux bénéfices obtenu en 2012, pour la première fois depuis 2007.

Les points faibles de la valeur

- Exposition à l'atonie de la croissance en Europe et aux risques géopolitiques dans les pays du Proche-Orient, qui se traduit par un recul des facturations ; - Révision des dépenses d'infrastructures avec les plans d'austérité en Europe ; - Situation financière toujours tendue ; - Hausse des coûts de l'énergie parfois difficile à répercuter selon les pays (l'énergie représente 25 % à 30 % des coûts de production du ciment); - Limitation des investissements de capacité pouvant hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - Réduction du dividende pour alléger l'endettement.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement corrélées à l'état du secteur de la construction, et donc à l'évolution des taux d'intérêt, aux facilités d'accès au crédit, au climat de confiance, et aux conditions climatiques ; - Maintien d'un risque d'abaissement de la note crédit, malgré les réductions de coût et le désendettement ; - Sensibilité à la parité euro/dollar ; - Potentiel de redressement jugé sous-estimé par certains analystes ; - Structure actionnariale particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence n'intervenant pas en action de concert : le groupe belge GBL avec 21% du capital et le dirigeant égyptien d'Orascom Construction Industries Nassef Sawiris, avec 14 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La Fédération française du bâtiment et le syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) ne prévoient pas d'amélioration de la conjoncture cette année. La baisse de la consommation de ciment devrait même être encore plus prononcée en 2013 (-9%). La SFIC considère que le ciment importé de pays situés hors de l'Union européenne représente une véritable menace pour l'industrie française, avec un coût de revient plus faible de 10 à 20%. Plusieurs cimentiers comme Lafarge ou Holcim ont déjà annoncé des fermetures d'usines sur notre territoire. Les autorités envisagent un durcissement de la fiscalité relative aux émissions de CO2 sur le ciment importé pour soutenir le secteur. FTB/ACT/