SOITEC fait grise mine

23/05/2013 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - Publiés ce matin via un communiqué, les résultats annuels du fabricant de plaques de silicium sur isolants ont révélé un résultat net déficitaire de 209,5 millions d'euros, contre une perte de 56,3 millions d'euros lors du précédent exercice, ainsi qu'une perte opérationnelle courante de 123 millions d'euros (45,9 millions d'euros lors de l'exercice 2011-2012). Le chiffre d'affaires consolidé au titre de l'exercice au titre de l'exercice 2012-2013, lui, a atteint 262,9 millions d'euros, ce qui représente une diminution de 18,7% par rapport à l'avant-dernier exercice. Le groupe - qui a attribué ce repli à "la chute plus rapide que prévu (...) des ventes de PC et autres ventes connexes" ainsi qu'à la "baisse notable de la demande pour les plaques en 300 mm, à la faible utilisation des capacités industrielles et à la poursuite des investissements dans la Recherche-Développement, ajoutés aux performances du Segment Energie solaire (en perte opérationnelle courante de 96,5 millions)", tablait sur un chiffre d'affaires de l'ordre de 270 millions d'euros. Le consensus Reuters, lui, escomptait une perte nette de 142,24 millions d'euros et des revenus de 290,96 millions d'euros. S'agissant de ses perspectives, Soitec s'est voulue rassurante. La société parie en effet sur une "croissance à deux chiffres" de son activité pour l'exercice 2013-2014, la demande de produits mobiles (tablettes et téléphones mobiles) étant supposée partiellement pallier le repli attendu des ventes dédiées aux PC et consoles de jeux.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Importants investissements de R&D.

Les points faibles de la valeur

- Faible visibilité sur les résultats ; - Forte concentration des clients (55% du CA avec AMD) et sectorielle (semi-conducteurs) ; - Commercialisation par AMD de processeurs non-SOI : inquiétudes récurrentes d'abandon de la technologie SOI ; - Avenir incertain de la division Electronique, reposant sur la pénétration de nouveaux débouchés, notamment dans la téléphonie mobile ; - Intel, leader mondial du semi-conducteur, n'est toujours pas client ; - Diversification couteuse dans le Solaire, pesant lourdement sur les résultats, et risquée (manque d'expérience dans le domaine, pari technique audacieux) ; - Trésorerie nette négative depuis septembre 2012 ; - Valeur très volatile (flottant supérieur à 90%).

Comment suivre la valeur

- Valeur très cyclique dépendant des commandes des fabricants de puces et donc des débouchés de secteurs comme l'informatique, la téléphonie mobile, l'électronique grand public, l'électronique embarquée, ou encore la domotique ; - Profil " early cyclique " car en amont de la chaîne de production ; - Forte corrélation du titre avec l'actualité d'AMD et aux déclarations des fabricants de puces ; - Forte dépendance aux évolutions du dollar (quasi-totalité des ventes facturée en dollar) ; - Catalyseur boursier : annonce de contrats dans la téléphonie mobile ou les Led et le photovoltaïque.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Semi-conducteurs

En 2012, les investissements mondiaux en R&D se sont établis à 53 milliards de dollars, après avoir progressé de 7%. Ils ont représenté environ 17% du chiffre d'affaires total de l'industrie, contre 10% dans les années 1990. Intel est le plus actif dans ce domaine et il a investi l'an passé environ 10 milliards de dollars en R&D. Il devrait accroître ses investissements à 13 milliards de dollars, et asseoir ainsi davantage sa domination. STMicroelectronics a signé un nouveau contrat de prêt avec la Banque européenne d'investissement (BEI) pour 350 millions d'euros, destiné à financer son innovation. Les industriels cherchent à gagner une avance technologie pour équiper les futures smartphones, tablettes et autres objets connectés. Le marché du mobile est aujourd'hui dominé par Qualcomm. FTB/ACT/