TOTAL : Christophe de Margerie prophétise de nouvelles fermetures de raffineries

03/06/2013 - 13:17 - Option Finance

(AOF) - Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le PDG de Total a émis de vives réserves quant à la survie de plusieurs raffineries françaises, estimant la capacité de raffinage dans l'Hexagone désormais trop importante au regard des stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre décidées en hauts lieux. "Puisqu'on est tous d'accord pour réduire les émissions de CO2, il faut quand même consommer moins (...) et derrière produire moins", a résumé Christophe de Margerie, qui a rappelé que "l'énergie verte, c'est avant tout consommer moins d'hydrocarbures". Dans un contexte socio-économique toujours très tendu, le patron de la multinationale s'est néanmoins gardé de cibler nommément les sites encore en activité qu'elle exploite dans nos frontières. "Même si je le savais, je ne le dirais pas", a-t-il indiqué, précisant qu'il réserverait la primeur d'un tel débat aux "partenaires sociaux". Le raffinage en France "n'est pas compétitif", a tout de même estimé Christophe de Margerie. Un nombre substantiel d'emplois serait là aussi en jeu, le secteur employant actuellement environ 10 000 personnes directement et indirectement...

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Dans le " top 5 " des compagnies pétrolières opérant dans le gaz et le pétrole avec trois grandes divisions : l'exploration & production, le raffinage et la distribution ; - Visibilité de la croissance du chiffre d'affaires, avec une cible de production de 3 Mbep (millions de barils équivalent pétrole) par jour en 2017 et une accélération de la croissance après 2015, 90% du potentiel 2017 étant en production ou en cours de développement ; - Taux de 93 % de remplacement des réserves, le plus élevé des majors européennes ; - Stabilisation des investissements nets, dont 80 % en amont ; - Rationalisation du portefeuille d'activités (cessions d'actifs non stratégiques dans l'amont et désengagement partiel du raffinage et pétrochimie) ; - Mise en place de relais de croissance (GNL et gaz de schiste en Amérique du nord) ; - Qualité de la génération des flux de trésorerie et rendement généreux ; - A court-moyen terme, pas de croissance externe excessive.

Les points faibles de la valeur

- Bonne marche de l'activité perturbée par (i) des champs matures déclinant plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep ; - Exposition aux risques géopolitiques en Afrique ; - Crise structurelle du raffinage européen amplifiée par la crise économique ; - Image ternie auprès du grand public par une série de catastrophes (Erika, usine AZF) et la fermeture très médiatisée de la raffinerie de Dunkerque.

Comment suivre la valeur

- Première capitalisation boursière de la place parisienne avec Sanofi ; - Forte sensibilité aux cours du baril de pétrole et au dollar ; - Flux de trésorerie corrélés à la hausse des cours du pétrole ; - Réductions de capacité dans le raffinage en Europe pour des raisons structurelles (baisse de la demande de produits pétroliers et prédominance du diesel dans le parc automobile français).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les pétroliers placent le gaz naturel liquéfié (GNL) au centre de leur stratégie et multiplient les investissements dans ce domaine. L'objectif est de profiter de l'explosion attendue de la demande qui, tirée par l'Asie, devrait doubler d'ici à 2025, à 430 millions de tonnes par an. Shell va racheter des actifs de gaz naturel liquéfié de l'espagnol Repsol pour 6,7 milliards de dollars. Le pétrolier anglo-néerlandais va également construire plusieurs grands projets. Son concurrent ExxonMobil participe aussi à la construction d'usines géantes de liquéfaction dans plusieurs pays. Total, qui a produit 8 millions de tonnes de GNL en 2011, prévoit de doubler ce chiffre d'ici à 2020. FTB/ACT/