Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC 40 recule et s'éloigne des 4 000 points

03/06/2013 - 18:00 - Option Finance

(AOF) - Les marchés européens ont débuté juin comme ils ont fini le mois précédent : en baisse. Des indices des directeurs d'achat meilleurs que prévu pour la zone euro n'ont pas permis de compenser les incertitudes persistantes à propos d'une possible inflexion de la politique monétaire de la Fed. Publiés vendredi, les chiffres du chômage américain pour mai pourraient donner une indication précieuse. Malgré une tentative de rebond en milieu de séance, l'indice CAC 40 a clôturé en retrait de 0,71% à 3 920,67 points tandis que le Footsie Eurotop 100 a cédé 0,68% à 2 463,60 points. Sur le plan des valeurs européennes, l'entrée au capital de SGS du milliardaire belge Albert Frère a été bien accueillie. L'action du leader mondial de l'inspection, du contrôle, de l'analyse et de la certification a en effet gagné 1,06% à 2 185 francs suisses, soit la seule progression de l'indice suisse SMI. Son holding GBL (Groupe Bruxelles Lambert) a révélé avoir scellé un accord avec Exor, le holding de la famille Agnelli, qui contrôle notamment le constructeur automobile Fiat. Ledit accord consacre la cession moyennant un peu plus de 2 milliards d'euros de 15% du capital de SGS. A Paris, Sanofi (-1,53% à 81,25 euros) a enregistré l'une des plus fortes baisses du CAC 40, pénalisé par une mauvaise nouvelle sur le front de la recherche. Le groupe pharmaceutique français a en effet renoncé à développer deux molécules en phase terminale de tests, faute de résultats suffisants. Une décision qui se traduira par une dépréciation d'actifs de 219 millions d'euros. Le laboratoire a précisé que cette charge pèsera sur le résultat net consolidé, mais pas sur le résultat net des activités. La sinistrose du marché de l'automobile se poursuit et s'est traduite par la baisse de Renault (-2,09% à 58,51 euros) et Peugeot (-0,40% à 6,80 euros). Le CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobile) a annoncé une énième baisse des immatriculations de véhicules neufs en mai. Celles-ci ont chuté de 10,3% par rapport à mai 2012 à 148 554 unités. Une régression d'autant plus préoccupante qu'il y a eu 19 jours ouvrés le mois dernier, soit le même nombre qu'en mai 2012. Sur les cinq premiers mois de l'année, le marché s'est contracté de 11,9%, a également révélé le Comité.

Les chiffres macroéconomiques

Le rythme de contraction de l'activité dans le secteur manufacturier de la zone euro s'est réduit en mai, a annoncé le bureau d'études Markit. L'indice des directeurs d'achat (PMI) qui la mesure est ainsi ressorti à 48,3, contre 46,7 en avril et une estimation initiale de 47,8. Il s'agit d'un plus haut de 15 mois. La contraction a ralenti dans tous les pays de l'Eurozone couverts par l'enquête, dont la France. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour l'Hexagone est ressorti à 46,4, contre 44,4 en avril et une estimation initiale de 45,5. Il s'agit d'un plus haut depuis un peu plus d'un an. Aux Etats-Unis, l'indice des directeurs d'achat (ISM) dans le secteur manufacturier est ressorti à 49 en mai, après 50,7 en avril. Le consensus Bloomberg s'élevait à 51. Rappelons qu'un indice inférieur à 50 signale une contraction du secteur manufacturier... Publié à 15 heures, l'indice PMI manufacturier de Markit est quant à lui remonté à 52,3 en mai, contre 52,1 le mois précédent. Le consensus tablait sur 51,9. Enfin, les dépenses de construction ont progressé de 0,4% en avril aux Etats-Unis, ce qui est inférieur au consensus Reuters de +0,8%. Au mois de mars, les dépenses de construction avaient reculé de 0,8%, chiffre révisé de -1,7%. A la clôture, l'euro est en hausse face au dollar à 1,3079.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index)  : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois. Essais cliniques (Phases I, II, III) : Phase I : test de la molécule à petite échelle sur les humains pour évaluer sa sécurité, sa tolérance, ses propriétés métaboliques et pharmacologiques. Phase II : évaluation de la tolérance et de l'efficacité sur plusieurs centaines de patients pour identifier les effets secondaires. Phase III : évaluation du rapport bénéfice / risque global auprès de plusieurs milliers de patients. Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. FTB/MAF/5