(AOF) - Dominé par les Etats-Unis et Israël, le marché des drones revêt une importance géostratégique, mais aussi économique qui va crescendo. A ce stade, l'Europe est décrochée, largement distancée par le duopole précité. Une situation qui indispose EADS, Dassault Aviation et le groupe italien Finmeccanica Alenia Aermacchi. Ayant constaté une vision commune sur le sujet, le trio s'est fendu d'un appel commun en faveur du lancement d'un programme de MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) européen la veille de l'ouverture de la 50e édition du Salon du Bourget. " Non seulement un tel programme conjoint satisferait les besoins des forces armées européennes, mais il surmonterait les difficultés budgétaires actuelles par la mise en commun des ressources allouées à la recherche et au développement ", estime-t-il. Cette politique permettrait également de " tenir compte des besoins critiques en matière de certification des drones et donc de les utiliser en toute sécurité dans l'espace aérien européen ", assurent les trois groupes, du point de vue desquels " la souveraineté et l'indépendance européenne en matière de gestion de l'information et du renseignement seraient par ailleurs garanties, tout en offrant un système robuste, capable de résister aux cyber-attaques ". Rappelons qu'EADS avait déjà, fin mai, fait part de sa volonté de poursuivre sa collaboration avec son homologue américain Northrop Grumman sur un projet de drone que les autorités allemandes avaient originellement enterré, jugeant trop élevé le coût de l'achat et de l'adaptation aux standards européens en vue d'obtenir l'autorisation de vol des drones de reconnaissance Euro Hawk. Une position d'autant plus discutée que Berlin avait alloué un budget d'1,2 milliard d'euros à ce chantier. Les législatives approchant, le gouvernement s'est montré moins péremptoire. De l'eau coulera toutefois sous les ponts d'ici à ce que le programme soit mené à bien. Si tant est qu'il le soit. FTB/ACT/