KERING courtise l'horloger Richard Mille (presse)

17/06/2013 - 18:07 - Option Finance

(AOF) - Désireux de densifier ses activités dans les secteurs de la bijouterie et de l'horlogerie, Kering est actuellement en discussions en vue d'acquérir l'horloger de luxe suisse Richard Mille (91 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012), a confié à Reuters une source proche du dossier. L'opération permettrait de valoriser entre 2,5 et 3 fois les ventes attendues pour l'exercice en cours. Celles-ci ont été estimées à 135 millions de francs suisses. Dans un premier temps, Kering acquérait 51% du capital de cette entreprise créée en 2001, actuellement détenue à 90% par son fondateur Richard Mille et à 10% par l'horloger suisse Audemars Piguet et qui a recours à des matériaux high-tech issus de l'automobile et de l'aéronautique. Déjà détenteur de Boucheron, Girard-Perregaux et Jean Richard, Kering n'entend manifestement pas laisser à LVMH l'apanage des marques de luxe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

L'un des leaders mondiaux dans la mode et les accessoires, avec deux grandes divisions : d'une part le luxe porté par les marques mondiales Bottega Venetta, Boucheron, Burberry, Gucci, Sergio Rossi et Yves Saint-Laurent, d'autre part le " Sport & Lifestile ", avec Puma ; - Diminution du poids de l'Europe dans le chiffre d'affaires (30 %), au profit de l'Asie-Pacifique (25 %), de l'Amérique du nord (20 %) et du Japon (12 %); - Accélération du recentrage stratégique sur l'équipement de la personne et le luxe depuis l'automne 2012, saluée par une revalorisation boursière ; - Portefeuille d'activités composé de marques mondiales puissantes (Gucci, Puma...) renouvelé par des acquisitions à fort potentiel (Stella McCartney, Alexander McQueen, Brioni...) ; - Bonne implantation de Gucci (67% du CA du pôle luxe) dans les pays émergents et taux de notoriété spontanée très élevé et forte croissance des marques YSL et Bottega Veneta ; - Gestion rigoureuse de l'image des marques ; - Diminution de l'endettement facilitant la croissance externe, notamment dans l'équipement pour l'homme, représenté par Brioni aujourd'hui.

Les points faibles de la valeur

- Pas encore considéré comme un " pure player " du luxe : décote de conglomérat appliquée ; - Difficultés de Puma, la filiale allemande à 83 % spécialisée dans le sport, dont les ventes baisseront en 2013 ; - Pari risqué d'un changement de nom, PPR devenant Kering ; - Valeur chère, à ses pus hauts depuis douze ans.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité à la consommation, elle-même liée au moral des ménages ; - Activité Luxe sensible à l'évolution du dollar et du yen ; - Poursuite des cessions dans la distribution, notamment la Redoute, après Vert Baudet et Cyrillus ; - Stratégie de développement de Puma que mènera la future équipe de direction, en place depuis le printemps 2013 ; - Croissance de la ligne joaillerie, renforcée par l'achat de l'italien Pomellato en avril 2013, après celui du chinois Queelin en décembre 2012 ; - Introduction, le 20 juin, de la FNAC en Bourse, une opération qui ne rapportera rien au groupe, les actionnaires du groupe recevant 1 action Fnac pour 8 actions PPR ; [31]- Valeur non opéable, Artémis, le holding de la famille Pinault, contrôlant 40,6 % du capital et 55,1 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Selon la Fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé (Procos), en décembre 2012 l'activité du commerce spécialisé a reculé sur un an de 3,5%, à périmètre comparable. Le démarrage plus tardif des congés d'hiver, la baisse du budget consacré par les Français à leurs achats de Noël et l'augmentation des ventes sur Internet expliquent cette tendance. La baisse d'activité a concerné tous les types de commerces et tous les secteurs. Sur l'ensemble de l'année l'activité a diminué de 0,9%. La timide embellie observée au premier trimestre (+2,1%) a été absorbée par la baisse d'activité au cours des mois suivants. Le commerce spécialisé n'a toujours pas rattrapé ses niveaux d'activité d'avant la crise de 2009. Le commerce en ligne voit sa croissance ralentir. La Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance) a annoncé une hausse de 19% du marché en 2012, à 45 milliards d'euros. Le marché est entré dans une phase de maturité : le taux de croissance était de 37% en 2006 et de 24% en 2010. Le commerce électronique devient de plus en plus concurrentiel, ce qui se traduit par une réduction du chiffre d'affaires moyen par site. FTB/ACT/