EADS : United Airlines mise elle aussi sur l'A350

20/06/2013 - 12:30 - Option Finance

(AOF) - United Airlines et Airbus ont annoncé que la compagnie aérienne doterait sa flotte de 35 Airbus A350-1000, a fait savoir l'avionneur européen dans un communiqué. " L'accord signé entre les deux sociétés porte sur la conversion de la commande du transporteur américain, prévoyant initialement 25 A350-900 en 25 A350-1000, ainsi que sur l'addition de 10 A350-1000 supplémentaires ", a-t-il précisé. La version 1000 de l'A350, qui a effectué son vol initial vendredi dernier et pourrait être présentée lors du Salon du Bourget, est à même d'accueillir jusqu'à 350 passagers. PDG de la compagnie américaine, Jeff Smisek a mis en avant les technologies avancées ainsi que la consommation de kérosène et les rejets de CO2 réduits du long-courrier, dérivé de la famille des A330 et des A340. Président et Directeur général d'Airbus, Fabrice Brégier a de son côté souligné la hausse constante de la demande pour l'A350, lequel a déjà séduit 34 clients. La mise en service du premier appareil livré au client de lancement est prévue au cours du deuxième semestre de l'année prochaine.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un européen et numéro deux mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de défense, né de la fusion en 2000 du français Aerospatiale Matra, de l'espagnol Casa et de l'allemand Dasa ; - Très belles marques : Airbus pour l'aviation commerciale, Eurocopter, leader mondial de construction d'hélicoptères détenu à 46 %, Astrium, leader européen des programmes spatiaux et Cassidian (électronique pour la défense). Sans oublier les participations dans MBDA (37,5 %), Arianespace (30 %) et Dassault Aviation (46 %) ; - Acteur de poids de l'aviation commerciale au travers de sa principale filiale, Airbus. Secteur bénéficiant de fortes barrières à l'entrée et d'un bon " pricing power " ; - Carnet de commandes très élevé, de 615 MdEUR au premier trimestre 2013, soit plus de 10 fois le chiffre d'affaires ; - Forte implantation dans les pays émergents (environ 50 % de l'activité) et auprès des compagnies aériennes de ces pays ; - Trésorerie importante alimentée par les avances sur commandes et le recul des provisions sur l'A380 et l'A350 ; - Retour de la distribution de dividendes et volonté affichée de retourner de la valeur aux actionnaires ; - Hausse sensible du flottant après les désengagements de Lagardère, de Daimler et la réorganisation de l'actionnariat.

Les points faibles de la valeur

- Visibilité et dynamique boursière brouillées par : (i) les cessions de titres à venir en 2013 suite à la sortie programmée de Lagardère et Daimler, et malgré le programme de rachat de 15% du capital ; (ii) l'échec, en octobre 2012, des négociations de fusion des activités de défense avec le britannique BAE ; - Echec suscitant de nouvelles inquiétudes : crédibilité du management, flou sur la stratégie de rééquilibrage des activités civiles (60 % des ventes) et militaires (25 %), recrudescence des interférences des Etats dans la gestion du groupe ; - Activité encore trop dépendante d'Airbus (74 % des revenus et 93 % du carnet de commandes au premier trimestre 2013) ; - Risques persistants d'exécution du programme A350 et problèmes techniques sur l'EC-225 d'Eurocopter ; - Forte exposition aux fluctuations de l'euro/dollar ; - Valeur chère à ses plus hauts historiques.

Comment suivre la valeur

- Performances étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans l'activité ; - Redistribution des cartes en cours dans le secteur européen de la Défense malgré l'échec des négociations entre EADS et BAE ; - A terme, risque concurrentiel en raison des ambitions de la Chine dans l'aviation civile et l'espace ; - Annonces de nouvelles commandes lors des salons aéronautiques, notamment ceux du Bourget en juin 2013 et dans les pays émergents (en septembre en Chine et en novembre à Dubaï) ; - Développement de la production aux Etats-Unis pour étendre la base de coûts en dollars et accroître la compétitivité par rapport à Boeing ; - Meilleure maîtrise à confirmer dans le programme de l'A350 militaire, dont le premier vol est attendu pour juin 2013 au Bourget ; - Reprise ou non du programme d'investissement pour la construction de drones par Cassidian, après l'abandon récent d'Euro Hawk ; - Poursuite du programme de rachat d'actions (encore près de 6 % à racheter) en vue de leur annulation, ce qui est un facteur de soutien des cours ; - Entrée éventuelle de nouveaux actionnaires stratégiques dans le capital, réparti entre Sogeade (Lagardère et Etat français) et Daimler pour 22,4 % chacun, puis SEPI (état espagnol) pour 54 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les équipementiers français pourraient sérieusement pâtir des incidents survenus avec le Boeing 787 Dreamliner. Safran, Thales et Zodiac commercialisent chacun pour plusieurs millions de dollars d'équipements par appareil. Ainsi Safran fournit, entre autres, les freins électriques et le train d'atterrissage, ainsi qu'une partie du réseau électrique. Zodiac fournit, lui, le convertisseur de puissance du système électrique ainsi que de nombreux autres équipements tels que cadres de hublot et fauteuils. Quant à Thales, c'est celui qui est le plus en mauvaise posture car certains de ses équipements semblent être impliqués dans deux des incidents survenus, notamment le feu électrique. Quant à Airbus il risque également de subir le contrecoup : la mise en service de son nouveau long-courrier, l'A350, pourrait être retardée si la procédure de certification des nouveaux avions est désormais rallongée. FTB/ACT/