DANONE lance avec succès une émission obligataire de 500 millions d'euros

21/06/2013 - 18:18 - Option Finance

(AOF) - Danone a annoncé via un communiqué le succès du lancement, le 21 juin 2013, d'une émission obligataire d'un montant de 500 millions d'euros et d'une maturité de 10 ans. Cette opération permettra à Danone de diversifier ses sources de financement et d'allonger la maturité de sa dette, tout en profitant des conditions de marché favorables. Cette émission obligataire de 500 millions d'euros, à un taux équivalent à mid swap +63 points de base et un coupon de 2,60%, a été largement souscrite par une base d'investisseurs diversifiée. Les obligations seront cotées sur Euronext Paris.

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Les points forts de la valeur

- Leader mondial de l'industrie alimentaire : premier dans les produits laitiers frais, les eaux embouteillées et de la nutrition médicale, deuxième dans la nutrition infantile ; - Structure très décentralisée et forte culture entrepreneuriale des équipes locales conférant innovation et réactivité à la demande des consommateurs ; - Stratégie de long terme visant à simplifier le portefeuille d'activités, à renforcer la visibilité des marques, dont 5 dépassent les 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, et à s'implanter durablement dans les pays émergents ; - Bonnes performances en termes de ventes et de rentabilité dans les " MICRUB ", ou six pays prioritaires définis par le groupe -Mexique, Indonésie, Chine, Russie, Etats-Unis et Brésil ; - Dynamisme de la division nutrition infantile (20 % des ventes), à très forte marge, et de la division eaux, grâce aux pays émergents (relance de la marque Mizone en Chine), et redressement fort en Russie (marques Unimilk) et en Amérique (yaourts grecs sous marques Oikos et Greek) ; - Renégociation de l'accord avec le japonais Yakult, détenu à 20 % : Danone ne montera pas dans le capital mais les deux groupes poursuivront leurs joint-ventures commerciales en Inde et au Vietnam ; - L'une des entreprises les mieux notées au monde en terme de " responsabilité sociétale des entreprises ".

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au marasme de la consommation en Europe, supérieure à celle de Nestlé, Heinz ou Unilever. D'où, en 2013, le lancement d'un plan de restructuration sur 26 pays européens, concentré sur le personnel de direction et l'administration, a priori sans fermeture de sites industriels ; - Effet ciseau entre les prix structurellement élevés des matières premières (lait et emballage) et la concurrence des marques de distributeurs ; - Manque de visibilité sur la stratégie à long terme du pôle Eaux d'où des rumeurs récurrentes de cession (marques Evian, Badoit...) ; - Dans les produits laitiers orientés " santé ", difficultés à en faire reconnaître le caractère " médical " par les autorités publiques ; - Concurrence croissante dans les pays émergents de la part d'acteurs locaux ; - Perte du statut de valeur défensive en raison du tassement de la rentabilité opérationnelle, pénalisée à court terme par les investissements dans les process industriels et les forces de vente dans les économies émergentes ;

Comment suivre la valeur

- Rénovation des gammes de produits et programme d'économies en Europe à surveiller, afin que le groupe tienne ses objectifs de renouer avec une croissance organique à partir de 2014, ce que laisse anticiper le début d'année ; - Poursuite des acquisitions de taille modeste, notamment dans les pays émergents, en Amérique latine et Afrique du sud probablement après le Maroc ; - Evolution des capacités de production en nutrition infantile en Chine pour répondre à la forte demande ; - Risque de guerre des prix dans le secteur des produits laitiers aux Etats-Unis ; - Société théoriquement opéable, avec un flottant supérieur à 70% sans actionnaire de référence, hors Eurazeo, très minoritaire, mais blocage par le biais de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'offre publique...).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le secteur est soumis à de nombreux défis. Suite au scandale lié à l'introduction de viande de cheval dans des produits cuisinés étiquetés comme contenant du boeuf, les ventes de plats préparés s'effondrent sur les derniers mois. Cette affaire a impliqué aussi bien Findus que Picard ou Nestlé. A ce facteur négatif s'ajoutent des tensions entre industriels de l'agroalimentaire et distributeurs. Ces derniers réclament aux fabricants des baisses de prix ce qui pénalise les marges des industriels, qui sont confrontés aux prix élevés des matières premières (blé, lait, porc...). Selon l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires) 5000 emplois du secteur sont menacés en 2013. FTB/ACT/