PEUGEOT perd du terrain après le démenti de GM

28/06/2013 - 10:47 - Option Finance

(AOF) - Le soufflet retombe. A la Bourse de Paris, l'action PSA Peugeot Citroën recule de 3,31% à 6,285 euros. Hier, elle avait bondi de 5,47%, soutenue par une dépêche Reuters assurant que la famille Peugeot était prête à se faire diluer pour garantir la survie du constructeur. La coopération avec GM serait ainsi renforcée. Le groupe français n'a pas souhaité commenter une information qu'il a qualifiée de "rumeur". Peu après, un porte-parole de l'américain a répété qu'il n'y avait aucun projet d'investir des fonds supplémentaires dans PSA. Pour autant, les investisseurs ont accordé un certain crédit à cette information car, à terme, une dilution de la famille Peugeot semble difficile à éviter. "Mais pour renforcer l'accord avec GM, il faudrait sans doute une garantie que des fermetures d'usines et des suppressions de postes en France soient possibles", a commenté ce matin Aurel. Peugeot a annoncé l'an dernier la fermeture de son usine d'Aulnay-sous-Bois, au nord de Paris, et la suppression de 8.000 emplois. GM est également touché par la baisse de la demande en Europe mais le groupe, propriétaire de la marque Opel, y vise un retour à l'équilibre pour 2015.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième constructeur européen derrière Volkswagen, avec 14 % du marché sous les marques Peugeot et Citroën, et septième mondial, avec une accélération de la croissance en Chine, au Brésil et en Russie ; - Management visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Stratégie de montée en gamme dans les pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Un des constructeurs les plus exposés à un marché européen (environ 60% de volumes) frappé par la chute des immatriculations ; - Fortes pertes de parts de marché en France en début d'année ; - Dépréciation des actifs automobiles de 4,7 milliards d'euros début 2013 qui reflète la succession d'erreurs stratégiques des dernières années : segmentation de produits pris en tenaille entre le " low cost " et le haut de gamme, forte pression sur les prix sur le segment B, trop lente internationalisation, plus de 3 milliards d'euros consacrés au rachat d'actions en un peu plus de 10 ans... - Risques d'exécution du plan de redressement (plus de 11 000 suppressions de postes entre mai 2012 et mi-2014) en raison de la dégradation conjoncturelle et du caractère " politique " du dossier, l'Etat ayant apporté sa garantie à la banque PSA Finance, pour un montant de 7 milliards d'euros et jusqu'en 2015 ; - Situation financière très tendue, avec une dérive de la consommation de cash, que le groupe veut réduire de moitié à 1,5 MdEUR d'ici la fin 2013 ; - Alliance avec GM jugée trop limitée mais pouvant aussi inciter les autres partenaires de PSA (BMW et Mitsubishi) à déliter leurs liens.

Comment suivre la valeur

- Valeur ultra-cyclique, dépendant directement de la conjoncture économique et de la consommation des ménages européens ; - Interrogations sur le succès du crossover urbain 208 et de la 301, d'une part, du plan de restructuration d'autre part ; - Incertitudes sur l'issue de l'enquête de la Commission européenne sur l'aide de l'Etat français; - Elargissement à la Russie ou l'Amérique latine de l'alliance avec GM, pour l'heure limitée à l'Europe et dont les synergies attendues, de 2 milliards d'euros à terme, ne seront effectives qu'à partir de 2014 ; - Incertitudes sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot (30,3 % du capital et 45,1 % des droits de vote), réputée pour sa " prudence légendaire ".

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les experts estiment que le marché français devrait reculer de 9% à 10% en 2013, certains d'entre eux ayant abaissé leurs prévisions de marché. Un ralentissement de la baisse du marché était attendu en mars mais elle ne s'est pas produite. Sur le premier trimestre les ventes de voitures neuves ont dégringolé de 15% en France. La chute du marché pourrait être moins marquée sur la fin de l'année grâce à une base de comparaison plus favorable. En effet, les ventes de voitures ont été faibles sur le deuxième semestre 2012. Le succès des véhicules en cours de lancement pourrait même susciter un léger rebond du marché. FTB/ACT/