SAINT-GOBAIN défend la cession de sa filiale Verallia contestée par les autorités américaines

02/07/2013 - 09:09 - Option Finance

(AOF) - Saint-Gobain défend la conformité de son opération de cession de sa filiale Verallia North America pour un montant de 1,7 milliard de dollars. Le groupe français de matériaux de construction avait reçu mi-janvier une offre ferme de la part de la société irlandaise Ardagh pour le rachat de sa filiale spécialisée dans la fabrications d'emballages en verre en Amérique du Nord. La Federal Trade Commission (FTC), instance américaine de contrôle de la concurrence, a lancé ce lundi une procédure visant à faire obstacle à cette vente. Pour la FTC, cette transaction concèderait à Ardagh 75% des parts du marché américain des bouteilles de bière et spiritueux. "Cela se traduira par des prix plus élevés, de moindres disponibilités et moins d'innovation", a déclaré la FTC. Saint-Gobain entend faire aboutir la cession de sa filiale et déclare à Reuters : "Nous croyons que cette transaction est conforme au droit de la concurrence, ce que nous ferons valoir devant les tribunaux tout en nous efforçant de trouver une solution devant la FTC.Notre objectif est de clore la transaction dès que nous le pourrons." Ardagh s'est quant à lui dit déçu par l'action de la FTC, mais affirme son intention de coopérer avec elle afin de trouver une issue à cette affaire. Le groupe souhaite défendre "vigoureusement" son projet d'acquisition de Verallia North America. Le groupe français souhaite se défaire de Verallia afin de recentrer ses activité sur le seul domaine de l'habitat, générateur de marges plus généreuses.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader mondial du vitrage organisé en cinq divisions : distribution (42 % des ventes), produits de construction (28 %), matériaux à haute performance (11 %) tels les céramiques ou abrasifs, vitrages plats (13 %) et emballage ; - Depuis 2007, recentrage sur les métiers de l'habitat avec un positionnement sur le domaine porteur de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments (32 % des ventes, dont 27 % en France) ; - Priorité aux produits à forte valeur ajoutée et dégageant des synergies ; - Enracinement local des implantations de la branche Distribution Bâtiment (45 % du CA) ; - Retour de la capacité à accroître les prix de vente pour compenser la hausse des coûts de matières premières ; - Réduction de l'endettement et amélioration de la situation financière en 2012 et 2013 grâce au programme de réduction des coûts (1,1 MdEUR sur deux ans).

Les points faibles de la valeur

- Caractère cyclique de l'activité, 4/5ème des ventes étant réalisées dans le secteur de la construction, aggravé par les difficultés des verres plats pour automobiles ; - Présence insuffisante dans les pays émergents, 68 % du chiffre d'affaires étant réalisé en Europe dont 23 % en France ; - Sensibilité aux variations de la livre, du real brésilien et du peso argentin ; - Abandon du plan stratégique 2011-2015 en raison des incertitudes macro-économiques.

Comment suivre la valeur

- Evolution en Europe des mises en chantier et des permis de construire d'une part, des ventes automobiles d'autre part ; - Poursuite de la hausse des prix de vente, notamment aux Etats-Unis ; - Modalités de la cession prochaine de la filiale américaine de conditionnement Verallia North America ; - Retour à la hausse du bénéfice d'exploitation au second semestre 2013 ; - Attente d'une acquisition dans un contexte de basses valorisations du secteur ; - Capital éclaté, avec Wendel comme premier actionnaire (17,3 %), mais non opéable en raison de la présence de la Caisse des Dépôts (2,5 %) et d'une grande implication des salariés (2,5 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La Fédération française du bâtiment et le syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) ne prévoient pas d'amélioration de la conjoncture cette année. La baisse de la consommation de ciment devrait même être encore plus prononcée en 2013 (-9%). La SFIC considère que le ciment importé de pays situés hors de l'Union européenne représente une véritable menace pour l'industrie française, avec un coût de revient plus faible de 10 à 20%. Plusieurs cimentiers comme Lafarge ou Holcim ont déjà annoncé des fermetures d'usines sur notre territoire. Les autorités envisagent un durcissement de la fiscalité relative aux émissions de CO2 sur le ciment importé pour soutenir le secteur. FTB/ACT/