AREVA : la certification du réacteur ATMEA1 sur de bons rails

08/07/2013 - 09:58 - Option Finance

(AOF) - Co-développé par Areva et Mitsubishi Heavy Industries (MHI), le réacteur ATMEA1 a franchi la première étape du processus de pré-certification mené par la Commission de sûreté nucléaire canadienne (CSNC), a rapporté le leader mondial du nucléaire. Cette dernière a donné son aval aux objectifs et options globales de sûreté du réacteur en les confrontant à ses exigences réglementaires pour la construction de nouvelles unités atomiques. "Les deuxième et troisième étapes consisteront à analyser en profondeur le design du réacteur pour préparer le processus de certification dans les meilleures conditions", a précisé le géant français de l'énergie. Turbine de troisième génération, ATMEA1 comporte des systèmes de sûreté et de sécurité avancés analogues à ceux de l'EPR. Il a ainsi été conçu pour résister aux chutes d'avion et aux secousses sismiques. Il a également été doté d'un contrôle-commande de dernière génération, d'un récupérateur de corium et de trois trains de sûreté indépendants. Des équipements qui répondent aux recommandations internationales les plus récentes, tests post-Fukushima inclus. Rappelons qu'en France, l'ASN avait quant à elle confirmé l'an dernier qu'ATMEA1 répondait aux critères de sûreté requis pour cette génération de réacteurs. Choisi pour le site de Sinop en Turquie, il a également été présélectionné en Jordanie, au Brésil et en Argentine.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe nucléaire intégré, de l'extraction de l'uranium au recyclage des centrales, chacune des divisions étant numéro un ou deux mondial, avec des diversifications à la marge dans l'énergie renouvelable ; - Modèle économique résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités Mines/Amont, Enrichissement et Recyclage), récurrent à près de 80% avec les activités de maintenance et de services et donc peu sensible aux cycles économiques ; - Renforcement de l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques avec l'accroissement du flottant depuis la cotation sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement).

Les points faibles de la valeur

- Dossier très politique (groupe détenu à 83% par le CEA et l'Etat) : source d'incertitudes considérable pour les investisseurs ; - Risque géopolitique, notamment au Niger où le groupe ouvre une nouvelle mine, le projet Imouraren, à terme la plus grande mine d'uranium d'Afrique ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Visibilité réduite sur le dossier en raison de l'ampleur des mesures à entreprendre pour générer un free cash flow positif (post-2013), susceptible de couvrir les investissements prévus d'ici 2016 (plan de restructuration " Action 2016 ", efforts sur le BFR, cession d'actifs, nouvelles provisions...) ; - Valeur sensible au débat sur la sûreté nucléaire. Plans de relance nucléaire remis en cause dans les pays développés ; - Chantier de l'EPR pesant sur les résultats en raison d'une succession de provisions conséquentes.

Comment suivre la valeur

- Groupe exposé à des activités d'infrastructures lourdes pour lesquelles les clients ont besoin de visibilité et de stabilité pour investir ; - Activité nécessitant de très importants investissements, notamment en amont ; - A suivre l'activité Mines, récemment filialisée et dont le capital pourrait s'ouvrir à un partenaire de préférence industriel ou à un client. Seules conditions : qu'Areva garde la majorité du capital ainsi que la commercialisation pleine et entière du produit des Mines ; - Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = premier fournisseur d'EDF ; EDF = premier client d'Areva) et désormais difficiles en raison de désaccords sur des contrats ; - Déstabilisation du management en raison du caractère politique du dossier, l'Etat ayant réfléchi à l'entrée de groupes privés ou semi-publics (Alstom, Bouygues, Total, EDF) dans le capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les grands énergéticiens européens sont contraints de revoir leurs ambitions. GDF Suez a ainsi revu à la baisse de 15% son bénéfice net (hors exceptionnel) attendu pour 2013 et 2014. Il a annoncé un vaste plan d'économies et de désendettement et une accélération de son développement dans les pays émergents. Un ensemble de facteurs pénalisent ces acteurs. A la crise économique en Europe s'ajoutent les mesures d'économies d'énergie. La baisse de la consommation de gaz devrait se poursuivre car une directive européenne sur l'efficacité énergétique oblige les opérateurs à réduire la consommation de leurs clients de 1,5% dès 2014. Autre menace : grâce à la révolution des gaz de schiste, les Etats-Unis sont désormais producteurs de gaz à bas prix. Face à une pression réglementaire et fiscale qui ne cesse de s'accroître, les intervenants ont choisi de réduire leurs investissements et de céder des actifs. FTB/ACT/