Comment tirer profit de la reprise ?

17/07/2013 - 16:50 - Sicavonline - David Ganozzi - Fidelity
Comment tirer profit de la reprise ?

De nombreux investisseurs voient d'un mauvais œil la réduction progressive du « QE » de la Fed. Mais David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine, y décèle plutôt la conséquence d'un début de reprise qui devrait selon lui se poursuivre. Pour le gérant de Fidelity, certains actifs peuvent permettre de bénéficier du redémarrage américain et dans une moindre mesure européen.

Le recul des marchés, amorcé en mai, s'est amplifié le mois dernier, alimenté par des craintes exagérées entourant la fin de la politique accommodante de la Fed.

Les marchés sur-réagissent au message de la Fed

Cinq ans après le déclenchement de la crise et de la mise en place de mesures exceptionnelles pour relancer la croissance, marchés et investisseurs appréhendent désormais la fin de cette période d'abondance en liquidités. Le recul des indices sur le mois de juin traduit précisément cette idée. Néanmoins, l'ampleur du mouvement est exagérée. En effet, loin d'annoncer des mesures restrictives, la Réserve fédérale a simplement évoqué jusqu'ici la fin de sa politique expansionniste. En d'autres termes, une remontée des taux n'est pas encore à l'ordre du jour.

Les signes de reprise se multiplient

Le message délivré par la Fed est plutôt rassurant. La fin de la politique accommodante, tant pour l'économie que pour les marchés, a pour principale justification l'amélioration constante de l'économie américaine et une croissance redevenue solide. La première économie mondiale signifie ainsi la fin de sa convalescence. En Europe, les derniers indicateurs avancés tendent à montrer une amélioration prochaine de l'environnement économique sur le Vieux continent.

Le bémol chinois

Cette embellie aux Etats-Unis et ce soupçon de mieux en Europe interviennent toutefois au moment où les économies émergentes enregistrent un léger ralentissement. A commencer par la Chine où les nouvelles autorités ont récemment annoncé un retour à la normale sur les marchés du crédit. Si cette annonce a fait planer le spectre d'un ¿credit crunch¿, la banque centrale chinoise se veut toutefois prévenante. Loin de vouloir assécher le marché, elle a surtout la volonté d'endiguer une situation de ¿surliquidité¿ patente.

Actions : une surpondération toujours justifiée

Les craintes relatives à la fin de la politique expansionniste de la Réserve fédérale aux Etats-Unis n'ont pas été sans heurts pour les actifs risqués. A commencer par les actions qui, dans le prolongement du mois de mai, ont poursuivi leur mouvement de repli, de façon plus marquée. Si ce contexte a eu des conséquences sur les performances de notre portefeuille, il ne remet pas en cause nos convictions et notre surpondération sur cette classe d'actif. Au-delà de la réaction épidermique des investisseurs, nous sommes convaincus que les marchés peuvent fonctionner sans le soutien des banques centrales, sur les fondements même de la reprise économique, avec un risque inflationniste quasi inexistant et des niveaux de valorisation, notamment en Europe, très attrayants.

Obligations : une remontée des taux longs se confirme

Le stress inhérent au message de la Réserve fédérale s'est traduit sur le marché obligataire par une forte remontée des taux longs. Aux Etats-Unis, ceux à 10 ans sont ainsi pris 100 points de base en un mois. Si la réaction est, selon nous, trop rapide, elle traduit et confirme en revanche une tendance de long terme. Elle conforte surtout le positionnement de notre portefeuille sur la poche obligataire, en prévision d'une remontée progressive des taux. En attendant, nous continuons de privilégier dans ce contexte, le haut rendement et le court terme sur ce segment.

Matières premières : la sous-pondération reste de mise

A l'instar des actions, les matières premières ont pâti ces dernières semaines de la brusque aversion des investisseurs pour les actifs risqués. Avec un recul de 7 % sur le mois écoulé, c'est la classe d'actif qui a payé le plus lourd tribu. Dans un environnement économique où le risque inflationniste est pratiquement inexistant, nous maintenons une sous-exposition aux matières premières et en particulièrement aux métaux précieux. Seules les matières ¿industrielles¿ sont les plus à mêmes de profiter d'un effet cyclique propre à la reprise économique. David Ganozzi - Gérant de Fidelity Patrimoine

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