HERMES : la croissance organique s'accélère au deuxième trimestre

18/07/2013 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires consolidé d'Hermès au premier semestre 2013 s'élève à 1,7672 milliard d'euros et progresse de 14,4% à taux de change constants par rapport au premier semestre précédent. Après prise en compte de l'impact négatif des devises, principalement dû à un affaiblissement du yen, la croissance atteint 11%. Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires s'est par ailleurs établi à 910,4 millions, en hausse de 11,8% en données publiées. A taux de change constants, les ventes ont de leur côté bondi de 16,8%, après +12,8% au premier trimestre. Les ventes ont été dynamiques dans les magasins du groupe (+16,7% à taux de change constants) et les ventes en gros poursuivent une croissance soutenue (+12,9% à taux de change constants). Les résultats du premier semestre seront publiés le 30 août prochain. Le résultat opérationnel courant (ROC) devrait enregistrer une croissance légèrement supérieure à celle du chiffre d'affaires, a d'ores et déjà indiqué Hermès. Sur l'année, le groupe a précisé que le chiffre d'affaires consolidé à taux constants pourrait dépasser légèrement l'objectif de croissance à moyen terme de 10%. En fonction de l'évolution des parités monétaires, la marge opérationnelle courante, exprimée en pourcentage des ventes, pourrait enfin être proche du plus haut niveau historique atteint en 2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe de luxe spécialisé dans la maroquinerie de taille moyenne mais de notoriété mondiale ; - Ventes réparties entre l'Europe pour 36 %, le Japon pour 13 %, l'Asie-Pacifique hors Japon pour 34 %, les Amériques pour 49 % ; - L'une des marques les plus diversifiées dans l'univers des produits de luxe, de la maroquinerie (43 % des ventes), aux vêtements et accessoires (22 %), en passant par la soie et textiles (12 %), les parfums (7 %), l'horlogerie, les arts de la table... ; - Capacité de résistance aux effets de mode grâce à son image "classique" et son caractère intemporel ; - Croissance régulièrement maintenue à deux chiffres quels que soient les contextes économiques ; - Pouvoir de négociation élevé et forte capacité à augmenter ses prix grâce à un positionnement très haut de gamme ; - Rentabilité opérationnelle à ses plus hauts historiques en 2013 ; - Structure financière saine permettant des investissements réguliers, notamment dans le réseau de distribution.

Les points faibles de la valeur

- Frais fixes importants ; - Impact défavorable de la cherté de l'euro par rapport aux autres grandes monnaies ; - Forte exposition au Japon (20% des ventes et première clientèle du groupe) ; - Prime élevée en Bourse et valorisation souvent jugée excessive par les analystes ;

Comment suivre la valeur

- Valeur défensive au sein du secteur ; - Sensibilité aux flux touristiques et donc au trafic aérien, à la conjoncture japonaise et américaine ; - Sensibilité à l'évolution du dollar et du yen ; - Peu d'ouvertures (2 à 3) de magasins en 2013, facteur relutif pour les marges, au profit de la construction de deux usines de maroquinerie ; - Dossier spéculatif depuis l'entrée en octobre 2010 de LVMH dans le capital (20 %), surprise et non voulue par les actionnaires familiaux (62,8 % du capital et 68,4 % des droits de vote). - Poursuite du feuilleton judiciaire, la famille Hermès assignant LVMH devant le tribunal de commerce, et l'AMF requérant une amende de 10 MEUR ; - Flottant très faible et risque de déstabilisation du titre si LVMH revend sa participation.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le cuir est un enjeu stratégique pour les fabricants suite à l'explosion de la demande mondiale pour les sacs ou les chaussures de luxe. Cette tendance crée des tensions sur le marché, renforcées par le manque de matières qui répondent aux critères du luxe. Depuis deux ans en France un mouvement de rachat de tanneries et mégisseries s'est engagé. De même que ses rivaux, notamment LVMH, Hermès a repris en janvier dernier la tannerie d'Annonay, spécialisée dans les peaux de veau, avec l'objectif de sécuriser ses approvisionnements. C'est une première pour le fabricant français, qui détient deux tanneries en France, une en Italie et une autre en Louisiane. Elles travaillent exclusivement les peaux précieuses (alligators). FTB/ACT/