TOTAL : l'affaire "Pétrole contre nourriture" n'est pas terminée

18/07/2013 - 17:59 - Option Finance

(AOF) - Objet de poursuites relatives au programme onusien "Pétrole contre nourriture", Total sera rejugée. Le groupe était accusé de corruption d'agents publics étrangers dans l'Irak de Saddam Hussein. Le parquet de Paris a décidé de faire appel de la relaxe prononcée début juillet à son endroit. Ce dernier n'a cependant pas contesté la relaxe de l'actuel PDG du pétrolier français Christophe de Margerie, ni celle de l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua. Pour rappel, l'ensemble des 20 prévenus dans ce dossier avaient été blanchis le 8 juillet par le tribunal correctionnel de Paris. Le parquet de Paris, qui avait requis une amende de 750 000 euros à l'encontre de Total, conteste la relaxe du chef de corruption d'agents publics étrangers. Il n'a en revanche pas contesté celle du groupe pour complicité et recel de trafic d'influence, En vigueur entre 1996 et 2003, le programme "Pétrole contre nourriture" devait permettre à Bagdad de vendre une partie de son pétrole contre l'achat de fournitures humanitaires, malgré l'embargo imposé après la première guerre du Golfe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Dans le " top 5 " des compagnies pétrolières opérant dans le gaz et le pétrole et organisé en 4 divisions : exploration & production, raffinage, chimie et distribution ; - Visibilité de l'activité, avec une cible de production de 3 Mbep (millions de barils équivalent pétrole) par jour en 2017 contre 2,3 Mbep en 2012, et une accélération de la croissance après 2015, 90 % du potentiel 2017 étant en production ou en cours de développement ; - Taux de 93 % de remplacement des réserves, le plus élevé des majors européennes ; - Stabilisation des investissements nets, dont 80 % en amont ; - Rationalisation du portefeuille d'activités (cessions d'actifs non stratégiques dans l'amont et désengagement partiel du raffinage et pétrochimie) ; - Mise en place de relais de croissance (GNL et gaz de schiste au Canada), avec sélectivité, comme en témoigne la sortie du projet Voyageur au Canada dans les sables bitumeux, qui redonnera de la souplesse financière ; - Petite diversification dans le solaire avec des projets de grande taille, telle la centrale solaire Shams 1 aux Emirats arabes unis ; - Qualité de la génération des flux de trésorerie.

Les points faibles de la valeur

- Bonne marche de l'activité perturbée par le déclin des champs matures, par la longueur de mise en service des nouveaux gisements et par les variations de quota de l'Opep ; - Exposition aux risques géopolitiques en Afrique, au Nigeria notamment ; - Crise structurelle du raffinage européen amplifiée par la crise économique ; - Recul de la production en début d'année, en raison de l'arrêt d'Elgin en mer du Nord ; - Image ternie auprès du grand public par une série de catastrophes (Erika, usine AZF) et la fermeture médiatisée de la raffinerie de Dunkerque.

Comment suivre la valeur

- Forte sensibilité aux cours du baril de pétrole et au dollar ; - Réductions de capacité dans le raffinage en Europe pour des raisons structurelles (baisse de la demande de produits pétroliers et prédominance du diesel dans le parc automobile français) ; - Après Voyageur, d'autres cessions à venir (TIGF...) ; - Arrivée en production des 15 projets en développement et redémarrage du champ Elgin en mer du Nord, après une fermeture d'un an ; - Politique de distribution de 50 % du bénéfice, avec service d'acompte.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les pétroliers placent le gaz naturel liquéfié (GNL) au centre de leur stratégie et multiplient les investissements dans ce domaine. L'objectif est de profiter de l'explosion attendue de la demande qui, tirée par l'Asie, devrait doubler d'ici à 2025, à 430 millions de tonnes par an. Shell va racheter des actifs de gaz naturel liquéfié de l'espagnol Repsol pour 6,7 milliards de dollars. Le pétrolier anglo-néerlandais va également construire plusieurs grands projets. Son concurrent ExxonMobil participe aussi à la construction d'usines géantes de liquéfaction dans plusieurs pays. Total, qui a produit 8 millions de tonnes de GNL en 2011, prévoit de doubler ce chiffre d'ici à 2020. FTB/ACT/